J’ai oublié d’arrêter de boire pour oublier

T’es là avec ta clope dans la bouche à mater les étudiantes de loin d’un regard lubrique et le cœur vide. S'ils savaient tu serais très certainement viré sur le champ. T’es lassé, lassé de raconter tous les jours la même chose à des merdeux qui veulent juste briller plus fort que toi. T’es lassé de les voir réaliser leur rêve alors que t’as raté ta vie. T’es lassé de boire la même gnôle chaque soir devant des partitions et des copies absolument parfaites faites par des gosses parfaits à qui tu as parfaitement enseigné. C’est drôle de voir comment tu espères les voir réussir tout en étant lassé de leurs exploits. T’es un gars qui profite à moitié de la vie. T’aime faire la fête, t’aime faire les magasins et voir du monde et pourtant rien ne semble avoir un réel sens pour toi. Tu es vide , complètement vide. Tu n’as pas toujours été comme ça et pourtant tu as parfois tendance à l’oublier. Oublier cette époque où tu étais vivant.
Tu es quelqu’un de cynique, de sarcastique et tu uses habituellement un peu trop de l’arrogance, parfois les gens t’adorent pour ça, parfois ils te détestent. Et t’en as un peu rien à faire. Malgré ta manière de voir toujours le verre à moitié vide, tu restes un gars qui aime rigoler, tu as un sens de l’humour un peu beauf mais au moins tu sais t’amuser. Tu es quelqu’un de protecteur et de possessif, tu as beaucoup de mal à « partager ». Tu es bienveillant, tu te donnes un genre pour garder les gens à distance mais dans le fond t’es qu’un gamin au cœur brisé qui a juste besoin d’être profondément consolé et aimer. Tu vis dans ta coquille comme un escargot. Dur à l’extérieur, mou à l’intérieur. Tu aimes voyager, c’est un peu comme une passion pour toi, t’échapper de ta routine, découvrir le monde. Malheureusement tu ne voyages plus trop ces derniers temps.

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charismatique, doux, calme, fêtard, compréhensif, gentil, bienveillant, protecteur 
pessimiste, lunatique, arrogant, réservé, dépensier, possessif, alcoolique, pervers

Chapitre un : il était une fois Hyun Jae

T’as toujours eu un don pour la musique, déjà tout petit, tes jouets préférés étaient ceux qui te permettaient de faire des sons. Une passion transmise par ta mère qui était violoniste professionnelle. Ton parcours dans ce domaine a été semé de difficultés mais lorsque l’on est passionné, on persévère et c’est exactement ce que tu as fait. Tu as étudié la musique dès le lycée pour ensuite rejoindre la Dankook university school of music pour prendre des cours dans un conservatoire. Ces années ont été les plus enrichissantes de ta vie. Tu as pu exprimer ta passion de toutes les manières possibles, opéra, orchestre, chants gospels, chorale etc
Ta sensibilité musicale n’est donc pas à remettre en question, tu es de ce fait parfois un peu trop exigeant avec tes étudiants mais également un excellent professeur qui tire le meilleur de chacun.

Lorsque tu étais ado, tes parents ont divorcé, ton père est un gars un peu lambda qui bosse dans une agence de pub. Il était extrêmement fier de ta mère mais ne voyait malgré tout pas d’un bon œil que tu suives le même chemin qu’elle. D’après lui tu aurais dû te tourner vers un parcours beaucoup plus stable et faire de hautes études universitaires . Vous vous aimez tous les deux mais n’avez malheureusement jamais été d’accord à propos de ce que tu étais censé faire de ta vie.
Le divorce de tes parents à été causé par l’infidélité de ta mère. Tu l’as vécu comme une trahison, ta maman , ton idole, celle qui t’avais transmis sa passion avait détruit votre famille et tu lui en voulais beaucoup pour ça. Avec les années tu avais réussi à passer au dessus de ça pour continuer à voir ta mère mais … un fond d’amertume persiste et tu sais que ce ne sera plus jamais comme avant.
Tu avais choisis de vivre avec ton père alors que ta petite sœur, de 10 ans ta cadette, une enfant à l’époque, était restée avec ta mère. Elle avait besoin de sa maman et toi tu lui en voulais bien trop et tu ne te voyais pas abandonner ton père et son cœur brisé.

Dans ta courte vie tu as eu la chance de composer des chansons pour les plus grands artistes, tu as eu la chance d’aborder tous les styles. Ce qui, à un moment donné t’as donné l’envie de composer et de te lancer par toi-même dans la musique. Malheureusement, malgré tes efforts acharnés, cela n’as pas fonctionné. Ce n'était pas une question de talent mais plutôt une question de timing. Tu as voulu te lancer beaucoup trop tard et avant même que tu l’ai vu venir, tu devais déjà partir effectuer ton service militaire obligatoire.

C’est en revenant de celui-ci a l’âge de 27 ans que tu à été recruté pour devenir professeur à Ochiwa. Tu n’as pas un seul instant hésité à accepter. De toute façon ta vie de célébrité n'existerait jamais et la pression de ton père pour que tu te trouves un emploi stable devenait vraiment insupportable. Et à ce moment là, tu n’avais plus la tête à ça. En parallèle tu continues de composer pour d’autres artistes lorsque l’on te le demande mais ton activité principale reste l’enseignement.

Chapitre deux : il était une fois l’amour.

Tu n’avais jamais vraiment été du genre à enchaîner les conquêtes. Pas forcément timide, pas forcément sur la réserve tu n’étais juste pas dans l’optique de collectionner les relations. Non , toi tu étais romantique, toi tu aurais chanté la sérénade à ta dulcinée sous sa fenêtre si elle te l’avait demandé. Tu as eu quelques copines dans ta vie, des longues et des courtes relations mais toujours par amour. Évidemment la passion et le sex étaient importants pour toi mais l’amour l’était bien plus encore. c’est à l’âge de 20 ans que tu avais rencontré l’amour de ta vie. L’amour avec un grand A. Celui qui t’as fait réaliser qu’avant cela tu n'avais eu que de simple émois. Elle était belle, la plus belle femme que tu ais eu la chance de rencontrer. Avec elle ton être ton entier s’embrasait de sentiments puissants. Elle était ton évidence,  celle avec qui tu te voyais fonder une famille et te marier. Elle ressentait la même chose pour toi et votre passion commune pour la musique rendait cette relation presque idyllique. Elle était ta meilleure amie, ta confidente, ton âme sœur. Même s' il vous arrivait parfois de ne pas être d’accord, jamais vous n’auriez imaginé votre vie l’un sans l’autre. C’est pour cette raison que très jeune tu avais décidé de l’épouser, tu l’avais demandé en mariage parce que c’était ce qui avait de plus évident à faire. A 23 ans seulement vous vous promettiez l’amour éternel pour le meilleur et pour le pire. Dans la richesse comme dans la pauvreté. Dans la santé comme dans la maladie jusqu’à ce que la mort vous sépare.

Et malheureusement, l’histoire était bien trop parfaite pour finir bien. Ta douce épouse avait été diagnostiquée d’un cancer généralisé à l’âge de seulement 26 ans alors que tu étais parti effectuer ton service militaire. C'était l'hécatombe, la séparation forcée de ton départ avait déjà été dure mais alors … imaginer ne serait-ce qu’une seconde ta vie sans elle l'était bien plus encore. Lorsque tu es rentré tu as tout de suite pris les choses en main, tu travaillais d’arrache pied pour financer son traitement. Plusieurs fois elle avait été en rémission, mais à chaque fois elle retombait et tu perdais un peu plus espoir à chaque fois. Cela avait été extrêmement dur pour toi de la voir ainsi et pourtant, même avec le visage fatigué, plus de cheveux et la maigreur tu la trouvais toujours magnifique. Elle était ton âme sœur et il ne pouvait en être autrement, jusqu’à la dernière seconde, aussi dur que cela puisse être, tu auras été là pour elle. Tu savais que c’était très certainement beaucoup plus dur pour elle. Tu devais rester fort autant qu’elle. Tu n’avais d’ailleurs jamais eu l’indécence de pleurer devant elle , bien au contraire tu riait avec elle, tu voulais que chaque moment, peu importe quand viendrait la fin, soit le plus beau pour elle. Tu voulais à tout prix la rendre heureuse.

Elle a lutté de toutes ses forces pendant 4 ans. 4 ans d’aller retour à l’hôpital, 4 ans d’espoir de guérison. Et finalement c’est il y a deux ans qu’elle a fini par succomber, par lâcher prise. Son dernier souffle glissant entre ses lèvres que tu n'embraserais plus jamais. La douleur que tu avais ressentie ce jour-là était indescriptible, tu étais mort avec elle. Comment combler le manque, tu n’étais pas prêt à la perdre et tu ne l’aurais sans doute jamais été. Tu n’avais presque pas pleuré pendant 4 ans et à ce moment-là tu avais l’impression que tu ne parviendrais plus jamais à t’arrêter.
Tu en veux à la terre entière, au monde entier. Pourquoi elle ? Pourquoi vous ? Et tu entends dans ta tête sa douce voix qui te jure que tout va bien aller mais comment ? Tu vas si mal. Son odeur, sa présence, sa voix. Tout te manque. Une partie de toi s’en est allé avec elle.
Tu as du mal à vivre depuis, tu n’as plus fréquenter personnes non plus, tu es seul. Heureusement que son frère était là pour ne pas te laisser complètement t’effondrer. C’est pour lui que tu as remonté un peu la pente car … il est comme ton petit frère et cet évènement malheureux vous a soudé plus que jamais. Tu te rends compte d’à quel point cela a dû être difficile pour lui également et parfois tu t’en veux d'avoir été un fardeau.

2 ans plus tard, c’est toujours douloureux mais tu as appris à vivre avec, tu survis avec l’idée que ton âme sœur n’est plus là. Tu as parfois eu envie de la rejoindre là où elle est mais tu sais  que ce n’est pas ce qu’elle aurait voulu pour toi.
Seras-tu capable d’aimer à nouveau un jour ?