sale gosse

Lorsque monsieur et madame Baek entrèrent pour la première fois dans l’école Ochiwa pour le gala annuel 2020, ils surent, instantanément que c’était ici qu’ils devaient envoyer leur cadet pour faire ses études. Parez de leurs atouts et de leurs argents, le couple richissimes propriétaires d’une entreprise florissante d’une entreprise de composantes informatiques, venait à peine de développer leur activité aux composants électroniques. Si monsieur et madame Baek avaient déjà prévu de faire un don caritatif à l’école en soutient aux boursiers, ils n’en firent que plus ravis lorsqu’ils échangèrent quelques mots avec le directeur sur leur plus jeune fils.

« Un prodige du piano. » avait assuré monsieur Baek.
« Un très beau garçon ! » avait ajouté madame Baek.

De quoi suffire à tirer une audition du lot pour ses dix-huit ans.
Audition réussit, il fallait dire que oui, il était bon au piano. Pas de quoi se venter lorsque l’on reçoit des cours depuis ses 4 ans après tout. Pas mauvais au chant, mais pas particulièrement inspiré non plus, son visage aux traits fins le sorti d’affaire malgré tout.
Si toute la famille semblait fière du plus jeune, lui était tout à fait au courant que ce n’était qu’un soulagement pour tous le monde de l’avoir ainsi casé. Dans cette famille tous le monde a une utilité. Le fils aîné allait reprendre les rennes de l’entreprise. La seconde venait de terminer de longues études en droit pour épauler son frère sur le plan juridique. La troisième faisait carrière dans le patinage artistique professionnel. Mais qu’allait-on bien pouvoir faire du plus petit ? Était-il seulement bon à quelque chose à force d’être couvé par tous le monde, à le laisser cultiver ce sale caractère qui s’était transformé en style de vie et en look transgressif contre une société dont il ne connaissait en réalité rien.
La musique était certainement la seule chose de lui que ses parents et sa famille connaissait, et autant dire qu’il n’avait pas particulièrement envie d’aller à contre-courant des choix que l’on faisait pour lui, car cela lui avait toujours réussi. Se laisser porter et profiter. Pourquoi ferait-il autre chose puisqu’il avait l’occasion de ne rien faire justement ?
Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille sur lequel on peut voguer sans avoir à pagayer un peu. Et depuis qu’il est entré à Ochiwa, Seung Han pagaye dure. Car tous ces gosses sont bosseurs, doués, beaux, et finalement il a fini par n’être qu’un au milieu de tous. Loin de lui plaire, cette situation a accentué son esprit déjà rebelle, se démarquant par un refus de conformisme au système qui frise la défiance malgré ses notes plutôt bonnes pour un gamin qui bosse si peu. Sans être excellent, il s’en sort surtout s’il y a des choses à gagner au final. Mais nul doute, au piano, vous aurez du mal à lui trouver un rival.