Yu Ki Seok - La Reine des Neiges

1. Ne pas savoir dire non. Toute la vie de Ki Seok tourne autour de ce simple fait, de cette simple incapacité à savoir dire "non". Vraiment et littéralement "non" en regardant dans les yeux. Si parfois il se dérobe ou bien que finalement il ne fait pas quelque chose qu'on lui demande, c'est certainement car quelqu'un s'est mêlé de l'histoire. Ki Seok est un grand passif même dans sa propre vie, n'évoluant qu'au gré des vents qui le porte. Lent, parfois monotone et souvent effacé, il se considère comme un simple personnage secondaire dans la grande histoire de la vie d'autrui. Vous voulez lui teindre les cheveux en vert ? Il haussera les épaules et dira "oui" avec une moue égale. Vous voulez le faire jouer dans un drama ? Il ne cherchera certainement pas à vous rappeler qu'il n'est pas acteur, sa stupeur se transformant tout simplement en un regard vide alors que milles questions tournent dans sa tête.
2. DLC. Si il y a bien une activité que le garçon maîtrise, c'est la danse, pour uen raison ou une autre, son corps a besoin de bouger à s'en faire mal, à s'étirer, à se fracturer, à se voir bander les genoux, le cou, les épaules. Ne retenant rien de ses erreurs passées, Ki Seok va toujours plus loin, en entrainement, sur scène, et cela le fait vivre, lui fait du bien, lui donner un but. Lorsqu'il dance, il cré, et lorsqu'il cré ses pensées ne le torture plus, il ne sent plus le néant venir le hanter et le ronger de l'intérieur, et c'est cela qu'il recherche, en permanence, jusqu'à l'epuissement, comme un fou.
3. Autant en emporte le vent. Devant un vieux film, sa grand-mère lui rappelait en permanence, à quel point le monde était plus beau au travers d'un écran, au travers des couleurs saturés et des doublages décalés qu'il buvait aux lévres peintes d'acteurs venus d'un autre pays. Une culture importée qui impregnat son être, lui permetant très jeuen de comprendre qu'il y avait dans le rapport à l'image un contrôle, une idée que l'on essaye de faire naître dans l'esprit d'autrui. Cette initiation à la culture lui ouvre une porte nouvelle, celle du drame, il se sent s'enfoncer dedans, préférant toujours la fiction à la réalité.
4. The boy next door. Un émoi, un coeur qui, comme un battement d'aile de libellule, se met à vivrer et à aller trop vite. A côté, un jeune garçon de son âge vien td'emmenager, ils passent leurs après-midi ensemble à jouer avec des figurines et à dessiner. Ki Seok ne sait jamais quoi lui dire, il ne trouve pas les mots, la vie n'est pas un film, mais il au fond de lui, quelque chose le tourmente, car lorsque les filles de l'école parler des garçons auxquels elles offrent des cadeaux, elles en parlent comme lui aimerait parler de son voisin au monde entier; le petit Yu le sait, il n'a pas le droit de ressentir ça, car il n'y a aucun autre garçon à l'école qui parle des garçons, alors il se tait. Parfois, rien que d'entendre son prénom, sa poitrine brule et ses doigts son engourdies. Il ne l'a pas revu, jamais, mais son sourire, si franc, et son amitié, si direct, il ne l'oubliera jamais.
5. NSYNC - Tearin' Up My Heart Le déclic, la danse, la chanson, l'émotion, Ki Seok l'écoute en boucle, sans son petit mp3 bleu. Il n'ose l'avouer à personne car en plus des morceaux de métal américains qu'un cousin lui envoie, il y a cette chanson qui dévore son âme. Les paroles lui donnent envie d'écrire au groupe. Il feuillette tous les magasines qu'il voit au supermarché portant le doux visage de Justin Timberlake. Parfois sa grand-mère le surprend et elle lui propose de lui acheter, alors il repose honteux le magasine, le rouge lui montant aux joues. Si vous lui aviez poser la question à l'époque, il aurait été bien difficile au garçon de dire si il voulait sortir avec Justin Timberlake ou être Justin Timberlake. Mais le mal était fait, la piqure était donnée, cette pop dansante et triste, c'est lui, ce sera toujours lui à partir d'aujourd'hui; comprenant que les paroles d'une chanson pouvaient toucher tout autant que des mots susurrer à une oreille.
6. L'odeur du café. Cela l'emporte, comme une madeleine de Proust, vers un instant imaginaire, inventé, qui n'appartient qu'à lui et qui lui donne le pouvoir de se calmer, de ce concentrer. L'odeur du grain moulu et grillé qui chauffe et puis coule dans ce liquide d'or et d'ébène. Toutes ses pensées morbides, tristes, insalubres, disparaissent, il en viendrait presque à sourire celui dont le visage ne s'illumine que sur scène. Il n'y a que peu d'autres moyens de lui donner du confort ou du réconfort, lui offrir un café, l'emmener dans un café. Même son psychologue l'a compris et l'acceuil toujours avec une petite tasse de porcelaine pleine du liquide tant apprécié. Non pas qu'il va forcément le boire, la caféïne n'est pas toujours conseillée dans son état, mais sentir le liquide peut suffir.
7. Legolas. Passion dévorante pour un livre, puis une série de films, Ki Seok dont l'imagination cours sur les pleines menant aux mines de la Moria. Il lit, relit, s'imbibe de cette univers dont la langue féerique vient à lui naturellement. Quand on lui a demandé de faire pousser ses cheveux, il a voulu qu'ils soient aussi longs et blond que ce personnage qui l'avait tant fait vibrer. Lui qui n'a jamais su dire non à quoi que ce soit fut emballer réellement pour la première fois de sa vie par quelque chose concernant son physique. Le resultat était moins plaisant puisque non, il ne serait certainement jamais Legolas ... ou bien peut-être ? Qui sait ?
8. Daltonisme. Peu importe quelle couleur vous mettrez devant ses yeux, il ne pourra pas l'apprécier autant que vous, son dégradé allant de bleu à jeune, sans passer par le rouge ou le orange. Le rendant encore plus impermeable aux décisions esthetiques de toutes sortent, voir aux décisions tout court, il se coupe ainsi un peu plus du monde qui l'entoure pour ne pas imposer à autrui sa différence. Seuls les fans les plus perspicaces le savent en réalité, leur Yuki est protanope.
9. Thérapie. Toutes les deux semaines, il s'assoit sur ce fauteuil en se demandant comment il a fini par atterrir ici. Pourtant on ne peut pas dire que tous les signes n'étaient pas là depuis longtemps, lui qui n'a en réalité jamais vraiment laisser personne le percer à jour, il avait fini à la table de réunion avec les Neighty's, leur manager et la direction à parler de ses "problèmes" de sa manière d'être et de sa récente maladie suite à une tournée asiatique qui l'avait épuisé autant physiquement, provoquant une important déchirure musculaire que mentalement. Et le pronostique était tombé, souffrant de dépression Ki Seok est suivit depuis un peu plus de trois ans maintenant, les choses semblent s'arranger, doucement mais surement.
10. Hide and seek. Une application bien caché dans un dossier sur son téléphone qu'il n'ouvre quasiment jamais, sauf quand un peu hors de lui même il cherche à se faire encore plus mal. Une application où il n'a pas le droit de mettre son véritable visage, ni son véritable nom, cherchant simplement des gens comme lui qui se cacheraient pour être eux-mêmes. Cherchant un minimum de réconfort dans les quelques messages qu'il envoi à d'autres hommes une fois tous les six mois voir moins encore, car si on venait à le découvrir, ce serait la fin pour lui et peut-être pour le groupe et il ne se le pardonnerai jamais, car ses proches comptent plus pour lui qu'il ne veut bien le dire ou le montrer.

L’annonce venait d’être faite. La petite notification lumineuse sur le téléphone de chaque membre s’alluma, les agendas venaient d’être mis à jour. Un travail de fourmi produit par l’équipe qui s’occupait du groupe. Par acquis de conscience, Ki Seok regarda son téléphone, jeta un regard aux dernières informations données. Au fond de lui il le savait bien, il n’irait jamais rien contester de ce que lui demandait l’agence, pour le bien du groupe et pour son propre bien.
Dans une salle d’attente, assis sur un siège plutôt inconfortable, son regard distant et inexpressif posé sur une pile de feuilles que l’on venait de lui mettre dans les mains, il observait son contrat.
Il y avait là pleins de lignes avec des chiffres, des pourcentages et un très court résumé de ce qu’on allait lui demander de faire, des propositions d’adaptation de son emploi du temps, et en toutes petites lettres une clause assurant que les activités de son groupe ne seraient pas mises sur pause pendant toute la durée du tournage et la promotion. Cela ne signifiait qu’une seule chose. Il allait certainement travailler deux fois plus dure.
Ki Seok n’avait pourtant rien demandé de particulier. Mais on lui avait fait comprendre qu’il était bon pour son image, celle de la compagnie et aussi de ses membres car après tout on leur demanderait certainement de performer un OST, de se produire dans un drama. Sur l’instant, il avait hésité, restant impassible et pourtant tourmenté. Il n’avait pas tenté de se mettre dans la peau d’un autre que lui-même depuis ses années de trainee à Ochiwa et on lui demandait d’y retourner pour prendre quelques leçons et se préparer à nouveau.
Un entrainement de quelques mois, puis un tournage, avec des acteurs qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam et une chance infinie de se planter. D’être élu pire acteur de l’histoire de la Corée du Sud, voir même de faire tomber son groupe dans la honte. De façon aussi imprévisible que dérangeante, tous le monde le soutenait.
Un grand et beau jeune homme comme lui ne pouvait pas être si mauvais ? Il n’aurait qu’à suivre les indications du réalisateur ! Tous le monde s'en fiche de ton niveau d'acting ! Ce sera certainement intéressant et instructif ! Pense à la scène, c’est pareil que lorsque tu danses !
Tout cela, et bien plus il l’avait entendu. Il avait l’impression de revenir à ces années d’adolescent où on l’avait passablement encouragé à devenir idole. Une perspective qui semblait tout aussi logique qu’impensable pour son entourage. Mais il n’avait pas vraiment d’autres choix. Les enfants ne familles modestes disent rarement non à ce genre d’opportunités. Surtout si à la clef il y avait une entrée dans une école et une prise en charge tous frais payés, quelque soit les conditions d’apprentissage et d’éducation derrière. Il y avait encore quinze ans, qui auraient pu dire que la k-pop allait devenir ce qu’elle était aujourd’hui ? Certainement personne ! Mais voilà, maintenant les rangs d’aspirants idoles grandissaient, et lui qui avait commencé à se faire trimballer à droite et à gauche pour son joli minois n’avait pas vraiment vu arriver la vague de folie et de surenchère qui avait conduit à la popularité de son propre groupe.
Lors du premier fan-meeting, il avait reçu pour la première fois un compliment si émotif et sincère qu’il avait même faillit sourire, ses yeux s’écartant sous le coup de l’émotion après toutes ces années à s’entrainer. Aujourd’hui, il se retrouvait là, assis dans une salle à côté d’un de ses manager à lire des feuilles auxquelles il ne comprenait rien car on n’avait jamais pris la peine de lui expliquer à quoi cela servait. Certainement que son image d’homme de glace était la raison de son embauche pour ce drama, mais qu’est ce que cela pouvait bien lui faire à lui en particulier ?
Certainement pas grand-chose… pourtant, un petit pincement au cœur était là, présent, enserrant sa poitrine. Et s’il faisait tout foirer ? Et s’il y avait un loup caché entre ses lignes ? Et si ses entrainements à Ochiwa n’allaient finalement servir à rien ? Que diraient les autres ?