Rescue story (( ft. Baek Seung Han

(( outfit || Jin Han déposa son sac à main et ses dossiers sur le siège passager de sa voiture alors qu’elle s’installait à la plage du conducteur. Il était tôt pour quitter le cabinet, de sorte que le parking était encore plein à cette heure. Mais ce n'était pas une raison pour elle de retarder son départ ; au contraire, quelqu’un l’attendait. Bien évidemment, elle avait prévenu son frère, aîné des Baek, de son absence et de la raison, passant sous silence le fait que le plus jeune, Seung Han, semblait contrarié. Kyun Han avait encore du travail et même si Jin Han était certaine qu’il aurait voulu être au courant, il valait mieux ne pas le préoccuper. La grande sœur, quant à elle, voulait bien partir plus tôt, ayant déjà dépassé, et de loin, ses heures de la semaine, sans se plaindre pour autant. Le dossier n’était pas ardu, mais les européens avaient de ça de tourner leurs phrases dans des sens que la jeune coréenne trouvait bien alambiqués. Enfin, elle n’était là que pour veiller au respect des lois, pas pour juger l’essence grammaticale d’un autre. Elle déplaça ses pochettes dans le conteneur central entre les deux sièges du devant, en sortant ses lunettes de soleil. Quelques minutes plus tard, elle se retrouva sur les routes de Séoul, pour rejoindre Ochiwa.

Après un tout petit détour de rien du tout, Jin Han arriva à destination. Se garant sans une arrière pensée sur l’un des emplacements vip de l’établissement, elle attrapa son sac, retira ses lunettes et sortit de la voiture. Sur sesJin Han déposa son sac à main sur le siège passagé alors qu’el escarpins noires, avec son pantalon lila et chemisier blanc, elle ressemblait à une réelle femme d’affaire, là où, une fois rentrer, elle enfilera un t-shirt du dernier concert des Neitghy’s, sur un short de pyjama aussi vieux que ses années lycées, les pieds en slippers à fleurs. Il ne lui fallu que quelques secondes de marche pour rejoindre l’entrée, arrivant dans le hall de l’école. Cette école n’était pas inconnu à sa présence. Elle était venue pour autant de visite, que pour aménager son frère, passant parfois pour un papier - énième document dans leurs archives -, pour voir Myung Hee, ou tenter - un peu simplette - d’apercevoir Hae Soo au détour d’un couloir. La première chose qu’elle fit, néanmoins, ne fut pas de directement régler le problème administratif pour libérer la soirée de son petit frère. Non, plutôt, elle le prit dans ses bras, le serrant très fort contre elle. Sa petite bouille lui avait manqué. Avait-il encore grandi ?

« Mon Seung Han-iiiii ! s’exclama-t-elle en le maintenant contre elle, avant de le relâcher, un immense sourire aux lèvres malgré la situation. Je vais signer le registre et on rentre, okay petit frère ? »

Sur ce, elle lui ébouriffa les cheveux, adorant provoquer chez lui ses yeux de “mais noonaaaa” avant de partir vers l'accueil. Munie de son sourire légendaire, elle se présenta pour la formalité, évoquant vaguement une raison de récupérer Seung Han ce soir. Tout en signant le registre, elle parla avec la réceptionniste, commençant à bien la connaître. Jin Han prit même un moment pour écrire un mot à destination de la personne chargée de surveiller les dortoirs afin de terminer la libération de Seung Han pour la nuit. Oui oui, il sera là demain matin, à l’heure pour le premier cours de la journée, bien sûr, bien sûr. Une fois certaine qu’il n’aura aucun problème pour cette fois, Jin Han revint vers son frère, l’invitant à la suivre avec un clin d'œil, un petit quelque chose l’attendant dans la voiture.

« Tu peux dire que je suis la meilleure grande sœur, dit-elle en ouvrant la console centrale pour en sortir un sachet en papier. Je sais je sais… »

Ils étaient de retour dans le véhicule. Le sachet contenait une brioche fourrée à la pâte d’haricot rouge, un dessert aussi réconfortant que bon et sucré. Jin Han lui laissa le temps de prendre ses aises à la place passager, avant de démarrer, direction la maison.

(( outfit || Si dans le monde entier, en prenant en compte chaque relation humaine possible, en le ramenant à un taux de probabilité équivalente à la dose de confiance et d’amour moyenne prodigué par l’espèce humaine envers ses semblables, rien, absolument rien, ne serait comparable à ce que Seung Han pouvait ressentir pour son frère et ses sœurs. C’est pourquoi, lorsqu’il se décida à envoyer un message à la plus âgée de ses deux sœurs, il sut d’avance quelle serait sa réponse à sa question, et qu’il s’était déjà dirigé, avec son sac à damier en bandoulière, vers la sortie.
Bien sûr, il s’arrêta net devant la porte de surveillance, sachant pertinemment quels ordres avaient pu être donnés pour l’empêche de traverser le portail de l’établissement. Il fallait dire qu’il n’avait pas brillé par sa présence assidue, ni par sa tranquillité dernièrement. S’il avait été le directeur de l’établissement, cela ferait longtemps qu’il se serait viré. Mais voilà, on ne virait pas si facilement un Baek, et surtout un Baek qui venait d’avoir une vidéo virale sur internet et à qui les agences commençaient à faire les yeux doux.
Seung Han faisait parti des petits protéger en plus d’avoir un privilège énorme, un privilège qui avançait avec ses talons aiguilles frappant sur le sol comme le marteau de la justice dans une tenue qui n’aurait pas pu mieux révéler la femme fatale qu’elle était ; le privilège de venir d’une famille aisée qui finançait l’établissement et dont tous les enfants étaient des preuves absolues du succès.  
Jin Han était arrivé, tel le personnage principal d’un drama, élégante, sure d’elle et sans même attendre qu’on lui dise quoi que ce soit elle avait pris son petit frère dans ses bras.
Bien qu’il la dépasse tout de même de quelques centimètres, Seung Han se sentit instantanément en sécurité dans les bras de sa sœur. Sa mine revêche affichât un sourire en coin franc et il laissa son menton doucement tombé sur l’épaule de l’avocate avant qu’elle ne lui ébouriffe les cheveux lui arrachant un sourire presque contrarié et pourtant amusé.
L’aînée des sœurs Baek ne lui posa pas la moindre question, elle signa le registre, lui fit un clin d’œil et il l’accompagna de sa démarché dégingandée, els mains dans les poches de son pantalon et la tête haute, fier de sortir aussi facilement de cet endroit sans avoir aucun professeur ou surveillant sur les baskets. Pas qu’il se gêne habituellement, mais enfin, c’est toujours plus agréable de se dire que l’on n’a pas à surveiller trop ses arrières.
« Merci Noona. » dit-il en suivant Jin Han et sa démarche chaloupé tout en fouillant dans son sac. Seung Han observa son téléphone qu’il venait de sortir de sous son tas de partitions cornées et en vrac un instant. Il n’avait prévenu personne de son départ précipité pour la soirée, pas même ses camarades de dortoirs. Ces derniers devaient bien se douter qu’il ne reviendrait pas de la nuit s’il n’était pas dans les parages ce soir. Tant pis, il leur expliquera, ou pas, plus tard.
Montant dans la voiture, le musicien n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit qu’il se retrouvait avec un petit sachet en papier dans les mains ; jetant un regard incrédule à la conductrice qui semblait tout à fait fière d’elle il esquissa un de ses iconiques sourire en coin qui creusait ses fossettes et le rendait encore plus mystérieux qu’il ne l’était habituellement.
« Bien sur que tu es la meilleure. » dit il en attrapant le beignet et en croquant avidement dedans tandis que la voiture décollait du parking en direction de l’habitation des Baek.
D’un mouvement, sans vraiment y réfléchir, il tendit le beignet à Jin Han afin qu’elle croque aussi dedans tandis que le sachet restait entre ses mains pour ne pas l’encombrer sur la route. Avec un air satisfait le pianiste observât sa sœur, sachant pertinemment ce qui lui ferait plaisir d’entendre.
« Ce pantalon est d’enfer ! Il est nouveau ? » la mode, voilà une chose qui animait nombre de conversation de la famille, du moins entre ses deux-là. Jin Han aimait tant jouer aux poupées avec ses frères et sœurs que pour Seung Han cela était devenu presque une habitude et cela ne lui déplaisait pas au fond car elle avait réussi à accorder son sens du style avec la personnalité de son frère lorsqu’elle l’habillait, et tous ce qu’il portait sur lui ce jour là avait été offert à un moment ou un autre par la jeune femme ; sauf peut-être les bijoux et les chaussures qu’il choisissait toujours lui-même.
« Tu sais pas quoi ? J’ai réussi mon exam de composition. On peut dire que ton petit frère est un génie ou pas ? » ajoutât le jeune homme en prenant ses aises, fier comme un paon, dans le fond du fauteuil reportant son attention sur la route, bien décidé à parler de sujets positifs et de faire en sorte de taire ses propres agissements compromettant de ces derniers jours.
Il valait mieux envoyer des paillettes dans les yeux de sa famille que des larmes après tout, et autant tenter d’être le petit prince qu’ils voyaient tous en lui au moins pour ce soir.