What is an architect doing ? - (Hyun Jae)

(( ootd )) - ‘On se sent seul en haut et (comme ils sont un des types de personnalité les plus rares et les plus capables sur le plan stratégique) ils ne le savent que trop bien. Pour les Architectes, il est souvent difficile de trouver des individus de même sensibilité qui soient capables de suivre leur implacable intellectualisme et leurs manœuvres de joueurs d’échec.’ Avec son allure, on la prendrait presque pour une trainee. Certains ont d’ailleurs fait la bourde depuis son arrivée. Il faut dire qu’elle est l’une des plus jeunes éducatrices ici et que son âge flirte volontiers avec celui de nombreux étudiants. C’est avec une démarche aussi assurée que flemmarde que Nena se rend en salle de danse, un gros sac rempli de Late macchiato pour les trainees qu’elle doit prendre en charge aujourd’hui. On la trouve méga cool pour ça, d’ailleurs. Du genre « Hé, tu sais quoi ? Il y a une nouvelle surveillante super jeune et super mignonne et qui bosse à l’école maintenant ! Non seulement elle est pas relou mais en plus elle nous offre pleins de trucs, un vrai p’tit ange ! » Mouais… Autant dire que ça avait fait un peu jasé au bureau des profs. L’égo des « anciens » avait été piqué par cette nouvelle brise qu’elle amenait sans prévenir ; les obligeant à sortir de cette zone de confort dans laquelle ils commençaient à sérieusement s’empatter. Comble de l'ironie : l'incident fut clôt dès le lendemain grâce à des Late qu'elle offrit à tout le personnel. Parfois, il faut combattre le mal par le mal.

S’ils savaient vraiment… certainement qu’ils déchanteraient tous. Ces offrandes n’étaient pas faites par bonté de cœur. Il y avait clairement de la manipulation derrière. En procédant ainsi, Miss Young achetait un peu sa tranquillité avec les étudiants et ces derniers ne la faisaient pas trop galérer. C’était un échange de bons procédés. Seul son frère avait fini par comprendre l’entourloupe, connaissant sa sœur que trop bien. Sa réaction avait été aussi rieuse que scandalisée. "That's my baby girl ! " s'était néanmoins esclaffé son père en l'apprenant par la suite, fier comme tout.

De sa main libre, Nena sirote tranquillement son late tout en tenant dieu seul sait comment son téléphone. Son regard blasé lit un article sur les personnalités et plus particulièrement une qui – selon le frangin – lui correspondrait à merveille. ‘Les Architectes forment juste 2 % de la population et les femmes de ce type de personnalité sont particulièrement rares : 0,8 % pour être exact. Ils sont imaginatifs mais catégoriques, ambitieux et pourtant secrets, étonnamment curieux, mais ils ne gaspillent pas leur énergie.’ Pour sur… Elle n’a clairement pas envie de se fatiguer ! Tout en continuant d’avancer sans prêter attention au monde qui l’entoure, la belle se dit que tout ça était un beau ramassis de connerie. Ses yeux ne se détachent pas de son écran.

Et bien assurément, la catastrophe finit par arriver.

A la vue de son T-shirt blanc complètement bousillé, Nena reste un moment stoïque. L’élève l'ayant percuté, en revanche, se confond en excuse. L’information finit par monter et c’est avec un sourire rassurant que la petite métisse lui assure que ce n’est pas grave. Ce n’est qu’une fois seule dans les toilettes mixtes  qu’elle se permet de « décharger » sa haine et sa fureur, manquant presque de renverser le sac contenant les précieux breuvages pour ses poulains. Une architecte, vraiment ? Eh bien la stratégie n’était manifestement pas au rendez-vous aujourd’hui ! « Tu es pathétique, Young. » marmonne-t-elle en dévisageant son reflet, sachant parfaitement quelle allait être sa seule issue. Hors de question de rentrer se changer pour le moment. Les Late allaient réchauffer et ces merdes coutaient clairement une blinde ! Sans trop d’hésitation, la belle finit par retirer son T-shirt pour le laver dans l’un des lavabos, dévoilant une jolie poitrine cachée par une lingerie blanche et délicate. Les cours venaient de débuter... aucune chance qui que ce soit vienne troubler son désespoir, pas vrai ? ... Pas vrai… ?

(( ootd )) - La chaleur assommait tous tes sens, t’en pouvais plus, la sueur coulait dans ton dos alors que tu ne bougeais même pas. Et tu étais lassé, fatigué… Ouai Aujourd'hui t'avais la flemme.
Par ce temps , tu bois énormément et pour le plus grand bonheur de ton pauvre foie déjà tellement endommagé , tu bois beaucoup d’eau. Tu ne fais pas que picoler et heureusement,  car même si ton mode d'autodestruction te poussait très souvent à transformer ton corps en distillerie , il est aussi évident que tu n’as pas envie de tomber dans les pommes au boulot. C’est encore le seul endroit où tu as réussi à tenir une image plus ou moins bonne (quoique peut être un peu grognon et tyrannique mais passons).

Après ton dernier cours de la matinée, tu t’apprêtes à prendre ta pause déjeuner, tu as faim mais quelque chose te dérange, cette sensation désagréable d’être un peu poisseux, humide. En plus de ça, les litres d’eau que tu avais ingurgité devait bien, à un moment donné, être évacué. Tu te diriges donc assez naturellement vers tes toilettes préférées. Celle où personne ne va jamais car elles sont les plus éloignées de la plupart des salles de cours et d’entraînement.
Sur de toi , convaincu qu’il n’y aura personne, tu commences à déboutonner ta chemise avant même de pousser la porte, les deux mouvements en un, tu ne regardais pas encore devant toi.
Ton regard se lève et tu tombes nez à nez avec une petit rouquine absolument adorable (mais soyons honnête ce n’est pas du tout ce que tu as remarqué en premier) Ton regard se pose automatiquement sur sa lingerie fine, un sous-vêtements qui ne dévoilait pas tout mais qui en dévoilait bien assez. D’un reflex tu te tournes pour ne pas la mettre mal à l'aise alors que tu l'étais certainement bien plus qu’elle.

Ha pardon je … je vais …. Attendez …

D’un coup tu te retourne vers elle , comme si tu venais d’être pris d’un choque bien plus fort que celui de voir une jolie fille en soutif dans les toilette de l’école.
Tu la fixe droit dans les yeux , ton regard ne vacillant pas du tout sur sa douce anatomie.

On c’est déjà vu … vous travaillez ici ?

Non ce n’étais pas ça, elle te semblait familière, comme un souvenir enfouis, quelque chose qui s’estompe mais qui vous reste à l’esprit. Tu te creuses les meringue en la dévisageant, comme si tu venais de voir un fantôme.

Nana ?

Oui bon c’est presque ça … des flashs te reviennent , ta mère , sa mère, le conservatoire… c’était flou et clair en même temps. Tu vois dans ton esprit l’image d’une petite fille que tu traînes avec toi un peu partout en loge, tu revois la main délicate de sa mère mener avec passion l’instrument de la tienne. Et puis tu ne l’avais plus vues, elle était partie ou plutôt elle était rentrée chez elle et tu n’avais pas posé plus de question que cela.

Tu souris en coin à cette pensée soudaine et parasite qui te traverse l’esprit … Elle n’est clairement plus une petite fille.

(( ootd )) - En entendant la porte s’ouvrir derrière elle, son joli minois esquisse une petite grimace. Allons bon, il ne manquait plus que ça. Mais trop concentrée sur son foutu T-shirt, Nena ne lève pas le nez de sa tache et reste silencieuse sur le coup. Pourquoi s’excuse-t-il, cet idiot ? C’est elle qui est en faute. Ses épaules frêles se soulèvent doucement pour signaler à l’inconnu qu’il n’y a pas mort d’homme. Elle ne doit pas être la première femme qu’il voit en soutien gorge après tout. Heureusement que j’en ai mis un…. Pense tout de même la métisse, sachant que ce n’est pas le cas tous les jours. A travers le reflet du miroir, son regard finit par scruter l’homme à présent de dos et remarque alors son accoutrement ; ainsi que la façon dont il tente maladroitement de remettre la chemise qu’il avait visiblement débrayée. Ses lèvres se pincent pour refreiner un  sourire. Un homme et une femme qui se connaissent ni d’Eve ni d’Adam se rencontrant pour la première fois d’une telle façon… Allez savoir, cette situation incongrue l’amuse un peu.

"On c’est déjà vu … vous travaillez ici ?" Un peu curieuse, Nena tourne également sa tête en direction de l’homme. Jeune homme, pour être exact. Tout juste la trentaine, elle suppose. Bizarrement, lui aussi lui dit quelque chose. Pas un ancien flirt, même si ça aurait clairement pu arriver dans une autre vie. Sa famille et elle n’étaient venues que peu de fois en Corée après tout. Cela faisait deux ans (depuis la mort de sa mère) qu’elle n’avait eu personne dans sa vie. Alors qui peut-il bien être ? Tandis que leurs regards se croisent pour de bon, ses yeux noisette - ces adorables démons dissipés - désobéissent pour scruter l’ensemble du coréen lui faisant face, à la manière d’une enfant devant la vitrine d’une boulangerie trouvée par hasard en chemin. Parce que c’est joli visuellement et que ça a l’air bon tout à coup. De sa coupe de cheveux à sa grande taille, en finissant par s’attarder malgré elle sur ce débardeur dissimulant que peu de chose. Nena l’observe de façon innocente et intriguée, non sans un petit soupçon d’amusement. Pourquoi s'en vouloir ? Il venait de faire exactement la même chose, elle l'avait bien senti.

"Nana ?" Finit par murmurer l’ainé, l’obligeant alors à sourire sans prévenir. Un joli sourire, aussi discret qu’espiègle. Sa tête se secoue doucement et la belle finit par aller retrouver son T-shirt. « Je travaille ici depuis peu, je suis la nouvelle éducatrice. » Signale-t-elle avec un timbre doux et détaché. « Vous êtes prof ici ? » Du coin de l’œil, elle revient le dévisager sans perdre sa douce esquisse. « J’espère que cette Nana n’aura pas trop le cœur brisé. » Ajoute la rouquine, imaginant naïvement une jolie jeune femme ayant pu être une conquête. Un soupir finit par lui échapper à la vue de son T-shirt agonisant dans le lavabo rempli d’eau. Rest in peace p'tit gars.

« Dites… Je peux emprunter votre chemise ? » Demande soudainement la belle en se rapprochant du plus âgé. Après tout, il a un débardeur en dessous, non ? C’est sans lui laisser le choix qu’elle entre dans sa zone d’intimité pour lui retirer le précieux vêtement, pas gênée pour un sous. Une bien jolie tempête. Elle l’enfile tout près de lui, ouvrant par la même occasion son jean pour faire rentrer le surplus de tissu afin que le rendu final soit plus joli. Ils ne font clairement pas la même taille après tout. Et alors que ses doigts achèvent de rattacher les boutons avec aisance, ses prunelles remontent sur le visage du jeune homme. Un sourire finit par revenir doucement, à peine perceptible. Quasi indescriptible. Leurs regards encrés l’un dans l’autre défient le temps et ce dernier n’a pas d'autres choix que celui de se mettre en suspens. « ...Thanks. Je la porterai au pressing avant de vous la rendre. Vous êtes là tous les jours ? » Dieu. Si quelqu’un entrait à ce moment précis, que penserait-il ? Ils ne ressemblent ni plus ni moins qu’à deux amants ayant assouvis leurs pulsions. « ...Nena. » Finit par indiquer la jeune femme dans un souffle, comme un joli secret. « Young Nena. Vous me dites effectivement quelque chose mais j’ai la mémoire d’un poisson. » Susurre-t-elle avant de se remettre face au miroir pour observer son reflet. « De quoi ai-je l’air ?  On ne voit pas trop ? »

(( ootd )) - Et tu le sens, le regard de la demoiselle qui se balade sur ta dégaine, tu réalises seulement à ce moment-là que la scène qui se déroule en ce moment même dans les toilettes de ton lieu de travail n’a rien de très éthique. Toi qui es toujours si formel, si droit et si protocolaire. Tu te retrouves complètement débraillé et dans une position tout sauf professionnelle. Tu te sens devenir encore plus moite que tu ne l’étais déjà, et même si tu aurais honte de le dire, la belle te déstabilise, sans savoir pourquoi ni comment. Tu te sens tout petit, presque intimidé par son assurance. Elle est là , devant toi, la peau immaculée de son décolleté complètement apparent et elle semble totalement calme, elle te regarde même comme si tu étais la douceur à déguster d’un buffet dessert à volonté.

La nouvelle éducatrice, elle semble si jeune pour un poste comprenant tant de responsabilités, tu te retrouves un peu plus intimidé encore. Tu comprends même pourquoi ce poste lui a été attribué. Elle semble sur d’elle et pleine de caractère. Tu souris à ton tour. Tu sais d’où tu la connais, ta mémoire ayant fait le chemin instinctivement et tu te maudis, comment cette petite arrive à te faire te sentir si petit quand tu fais au moins 2 têtes de plus qu’elle et que tu as en image dans tes souvenirs sa petite tête d’enfants d’il y a au moins 8 ans. Peut-être, car cette image-là est complètement effacée par l’image actuelle qu’elle t’offre sans malaise.

Oui, vous êtes perspicaces.

Tu aurais pu la tutoyer, elle est plus jeune que toi et en plus, tu l’avais déjà rencontrée auparavant, mais tu ne le fais pas, parce qu’elle a cette aura qui te perturbe et qui te pousse à parler formellement avec elle pour contraster avec la situation. « J’espère que cette Nana n’aura pas trop le cœur brisé. ». Tu soupires. Cette simple phrase te fait penser à ces années de solitude que tu t’infliges à toi-même par pure et simple culpabilité, tu repenses à toutes ses femmes que tu as rembarrées pour ne pas trahir ta défunte épouse. Que c’est ridicule quand on y pense, tu es un martyre et parfois ça fait pitié. Mais c’est comme ça que tu vis. Tu ne veux pas donner a qui que ce soit cet amour qui ne revient qu'à une seule et unique femme.

Je ne suis pas ce genre d’homme

C’est assuré que tu le lui affirmes, parce que c’est vrai. Et puis tu étais convaincu que c’était son prénom, tu te trompes donc certainement.

Tu n’as de toute façon pas le temps d’y penser, la métisse te demande ta chemise. Ton fort intérieur romantique y voit là une manière claire et précise de te draguer, mais elle agit de manière si innocente, presque évidente que tu ne sais pas. Tu sens la vitesse de tes pulsations cardiaques augmenter lorsqu’elle franchit cette zone que jamais personne ne franchit. T’es abasourdi par ses gestes, tu restes là comme une pucelle à qui on est en train de demander le numéro de téléphone pour la première fois. Ton regard lourdement posé sur elle, comme si tu ne pourrais plus jamais regarder ailleurs, ses gestes, ses expressions de visage, rien ne t’échappe et ton être tout entier se sent de fuire loin. Comme à chaque fois. Mais tu restes là stupéfait. Après tout, tu viens de te faire ShirtJacker.

Tu contemples le tissu de ton vêtement épousé la forme de son corps, elle doit sentir ton odeur, un mélange de sueur, de parfum et de cigarette. Tu ne dis rien, tu ne sais pas vraiment quoi dire, tu es comme hypnotiser par l’espièglerie et la candeur de son attitude.

Elle est belle, et cette pensée tourne en boucle dans ton cerveau court-circuité.

Sa voix te sort de ta presque transe.

Ce n’est pas nécessaire, je m’en occuperais.

Tu ne t'opposes même pas à ce vol de chemise incongru, tu ne penses même pas au fait que tu vas devoir te balader en débardeur pour le reste de la journée.

Je suis là tous les jours et vous ?

Simple question, l’idée de la revoir te semblait délicieuses, tu pendrais le temps de culpabiliser plus tard de l’intérêt que tu portes soudainement à la jeune femme, après tout ce n’est pas vraiment ton cerveau qui semble s’intéresser à l’énergumène en face de toi, c’est autre chose… Quelque chose qui ne s'était plus intéressé à quoi que ce soit depuis trop longtemps. Quelque chose que tu ne voulais pas identifier pour le moment et que tu prendrais soin de faire taire plus tard.

Nena … Son prénom résonne en toi, il se répercute sur chaque paroi de ton être. Tu souris en coin.

Je le savais…
Que tu murmures presque sur le même ton qu’elle.

Elle ne se souvient pas de toi et tu ne lui en veux pas le moins du monde, après tout votre rencontre fut éphémère à l'époque.

Je me rappelle de vous, votre mère travaille dans le domaine musical, n'est ce pas ? La mienne également, je me rappelle de vous toutes petites. Lors d’une représentation à Séoul en 2015. Je ne vous ai plus revu depuis. Nous avions passé trois jours complet ensemble, nous étions si jeune.

Comment faisais-tu pour te souvenir d’un si petit détail de ta vie ? Tu ne le savais pas.

Vous avez changé.

Ta voix était grave, le sous-entendu était presque évident. Elle a bien grandi.

Je trouve que cette chemise vous va bien mieux qu'à moi. Vous ètes jolies.


Tu n'essayes  même pas de la draguer ou quoi que ce soit, tu es juste sincère, honnête. Tu dis franchement ce que tu penses. À aucun moment tu ne réfléchis au fait que vous avez l’air tout les deux d’avoir passé un moment intime et que quelqu’une pourrais vous surprendre

Comment va votre mère ?

Tu ne sais pas, ta question est polie mais maladroite.

Je m’apprêtais à aller déjeuner, vous voulez m’accompagner ?

Pour la première fois depuis tu ne sais même plus combien de temps, tu venais d’inviter une fille à déjeuner sans but professionnelle ni par politesse. Tu en avais simplement envies.

(( ootd )) -  ‘Je le savais…’ murmure-t-il d’une voix aussi doucereuse que la sienne. Un petit air amusé vient un peu plus sublimer le visage encore enfantin de la rouquine. Nena aime l’ambiance qui se dégage de cet échange improvisé et la façon dont cet ainé la contemple sans filtre. Elle aime cette innocence et cette pudeur qui se mélangent à l’attrait et au temps mis en suspens. Ce genre de moment n’arrive que si peu dans son quotidien. Trop peu à son gout, bien qu’elle n’était pas particulièrement en manque de quoi que ce soit jusqu’alors. Certainement que ça fait du bien parfois… qu’on la regarde autrement que comme la fille, la grand sœur ou la surveillante. La belle n’est pas dupe : il y a clairement une attraction entre elle et ce beau jeune homme qui semble la connaître. Mince, qui est-il et pourquoi ne l’avait-elle pas remarqué plus tôt… ?

Lorsqu’il finit enfin par lui expliquer quand et comment ils s’étaient déjà rencontrés, quelques brides de souvenirs refont alors surface. Effectivement. Nena se souvient de cette violoniste coréenne vraiment talentueuse qu’elle avait observé avec des étoiles dans les yeux. Cette dernière avait été d’une gentillesse pure avec la mini ado qu’elle était à l'époque ; tout comme son fils, plus âgé et très prévenant. Ce fils qui avait été son tout premier « crush » sans qu'il ne le sache et qui – bon nombre de fois – lui avait mis le rouge aux joues rien qu’avec un sourire ou une attention. Un ange terrestre.

Ce fils… était donc l’homme qui se tenait à présent face à elle ? Ce bel homme que le temps n’avait fait que bonifier ? Adorablement surprise, les yeux noisette de la rouquine se mettent soudainement à briller, comme si elle redevenait cette même fillette qu’il avait connu. « Oppa… ? » Ne peut-elle s’empêcher de murmurer joliment, presque dans un souffle. Elle le prénommait comme ça à l’époque parce qu’apparemment, c’était mignon. Aujourd’hui, c’était typiquement le genre de truc qu’elle trouvait mièvre et niais au possible. Sauf que c’était sorti tout seul. Automatisme du passé. Pouvait-on lui en vouloir ? Il avait été son tout premier oppa coréen à l’époque… Et sans doute le seul au final. « Hyun Jae. » Se corrige la rouquine sans perdre une miette de son sourire, doux au possible. Elle prononce son prénom bien distinctement, d’un ton délicieux. Bien sur qu’elle se souvenait de lui. La Nena du passé avait beaucoup pensé à lui. Une part d’elle s’était même sentie triste de devoir rentrer en Autriche. Un petit chagrin pur et innocent.   

‘Vous avez changé.’ Les papillons dans le ventre reviennent sans prévenir. Pas besoin d’être un génie pour comprendre le sous-entendu ; cela crève les yeux à la façon dont Hyun Jae le prononce, presque péniblement… comme si une part de lui-même se savait déjà vaincu d’avance. Son regard lourd posé sur elle en dit long. Dans un ravissant silence, il raconte l’histoire de cet homme clairement pas indifférent à ce petit bout de femme qui débarque de nouveau dans sa vie sans qu’il n’ait pu s’y préparer. Nena vient adosser le bas de son dos contre le marbre des lavabos, amusée. Encore plus lorsqu’il la complimente pour la chemise. ‘Vous êtes jolie’ Assure le plus âgé avec bien trop de naturel et de sincérité, sans une once de tentative de drague… comme si c’était une absolue et irrévocable vérité. Et pour la première fois depuis longtemps, les joues de la rouquine s’empourprent quelque peu. Comme lorsqu’elle était plus jeune et qu’elle osait rencontrer ces foutus yeux en amande. Sauf que cette fois-ci, ce n’était pas par timidité ou par gêne mais par plaisir. Un plaisir doux, naturel.

Lorsqu’il lui demande comment va sa mère, Nena tique un peu mais ne le montre pas. Il n’était pas au courant visiblement… et la génitrice du jeune homme non plus. Haussant les épaules, la belle ne sait pas vraiment quoi dire. Elle ne veut pas trop casser l’ambiance alors que cette dernière était terriblement appréciable jusqu’à alors.« Elle n’a pas eu des jours faciles… mais elle se repose à présent. » Finit par expliquer la rouquine, espérant que Hyun Jae n’en demande pas d’avantage. « Et votre mère ? » Demande t-elle tout de même, par correction, espérant que la dame se portait bien.

L’invitation à aller déjeuner ensemble est terriblement alléchante. Seulement, la belle a du travail. Définitivement, beaucoup trop de travail. Son minois se tourne vers le sac rempli des Late Macciato presque dégoulinant à cause de la chaleur. Un soupir lui échappe. J’aurais adoré mais… « Le devoir m’appelle » Marmonne Nena en désignant le fameux sac. En récupérant le tout, son regard revient s’encrer dans celui du plus vieux. Discrètement, ses lèvres s’étirent de façon énigmatique. « Mais j’ai été enchantée de vous rencontrer… et de vous retrouver. » Assure-t-elle afin qu’il ne soit pas trop déçu. Et pour confirmer ses dires, son corps s’approche du sien. Ses petits pieds se hissent pour venir se mettre du mieux que possible à la hauteur de son visage. Un baiser déposé sur la joue, doux et sucré au possible. Plus que charnel, affreusement rempli de chaleur. Un baiser qui scelle un lien, quelque chose de nouveau. La promesse de retrouvailles futures. « Attendez-moi. » Susurre Nena, lui jetant un dernier regard et un ultime sourire… avant de passer la porte.

Et puis, quelques jours passèrent. Presque une semaine au final, comme elle ne travaillait qu’à mi-temps pour l’école. Avait-il pensé à elle depuis ? Pour sa part, dire qu’elle n’avait pas songé à lui serait un mensonge. Cela faisait une éternité que Nena n’avait pas eu autant ses sens en éveil à l’égard de quelqu’un. Au final, c’était peut être pour ça que l’échange avait été aussi appréciable : parce qu’ils se connaissaient déjà un peu grâce au passé. Le soir-même, elle en avait parlé à son père afin de savoir s’il se souvenait de Hyun Jae et de sa mère. Père Young avait tout de suite capté la petite lueur dans les yeux clairs de sa fille. Une lueur qu’elle n’avait pas eue depuis longtemps. « T’es piquée ? » Avait-il demandé, obligeant Nena à réfléchir sur la question. Elle avait haussé les épaules, sans trop savoir quoi penser. Allez savoir. Nena, c’était le genre de fille à vivre le moment présent à fond sans se soucier des conséquences.

Une vraie architecte.

Mais ce qui était sur, c’est qu’elle avait envie de le revoir. Et puis qu’on n’y trompe pas : l’amitié fille/garçon demeurait clairement un mythe à ses yeux. Très cartésienne sur ce genre de sujet, Nena avait la certitude que l’homme et la femme existaient premièrement par simple soucis de procréation. C’était ce que mère nature avait voulu pour eux au tout début après tout. Mais bon, mère nature n’avait pas réponse à tout non plus. Et pour l’heure, perpétuer l’espèce humaine n’était clairement pas dans ses projets. Allons-y en douceur se disait-elle, tout de même curieuse de voir jusqu’à où ce « petit truc » pourrait mener. Cela animerait ses journées de boulot.

(( ootd )) C'est donc chemise fraichement propre et repassée en main qu'elle alla attendre Hyun Jae devant sa salle de classe en fin de matinée, sans même se cacher. Ses petits doigts se tortillaient avec impatience en attendant que la sonnette résonne.

(( ootd )) - Elle souffle un simple mot oppa et par ces deux tendres syllabes elle venait de te témoigner qu’elle aussi se souvenait de toi. Pourquoi cette idée te réjouit ? Peut-être par pure et simple fierté d’homme ? Qui aime l’idée d’avoir été oublié ? Peu de gens. Tu ne lui en aurais évidemment pas voulu si cela avait été le cas, mais tu es content de voir cette lueur dans son regard. À l’heure actuelle, plus personne ne te surnomme de la sorte, tu n’es plus assez proche d’aucune fille et tes trainees n’ont pas le droit de s’adresser à toi d’une manière aussi familière. Il y aurait peut-être bien ta petite sœur, mais tu ne la vois que très rarement. Donc cela te fait doucement sourire, l’estompe d’un sentiment de nostalgie.

Ton prénom se faufile entre ses lèvres, elle s’en rappelle. Tu te rends seulement compte à ce moment-là que tu n’avais même pas pris la peine de te présenter formellement, ce qui n'était généralement pas ton genre. La situation t'avait tellement perturbé que tu n’avais de toute façon rien fait comme il faut. Tu es content, sans vraiment savoir pourquoi.

L’atmosphère avait changé, c’était léger, simple, comme une brise d’air frais sur ton mental tourmenté. Tu vivais le moment présent sans trop te poser de question, c’était si rare que cela te faisait du bien. Il n’y avait rien de mal à cela n’est ce pas ? Toujours autant perturbé, tu profitais simplement de l’échange.

Elle devait retourner travailler, tu ne peux réfréner le sentiment de déception qui s'était installé. Dans un sens, tu finis par te convaincre que c’était mieux ainsi, la proposition avait été tellement spontanée, pas réfléchie et tu n’avais en aucun cas envie de construire quelque chose d’ambigu avec qui que ce soit, du moins, c’est ce que tu te répétais à toi-même lorsque sans même que tu ne le saches… Il était déjà bien trop tard. Tu avais déjà vu bien trop de choses pour que cela ne puisse te sortir de la tête aussi vite.

Elle était enchantée et toi aussi. Son regard est ancré dans le tien et cela te procure une sensation que tu ne parviens même plus à identifier. De l’attrait, quelque chose de naturel qui se passe lorsqu’une femme plaît à un homme.

Moi de même, je pense que l’on se reverra

C’était une évidence, vous travaillez au même endroit. Tu continues de la fixer alors qu’elle s’approche une seconde fois de toi, cette fois tu ne bouges pas non plus, mais plus part intimidation, tu restes là juste pour voir, tu avais déjà bien compris que la demoiselle était totalement imprévisible. Et ses lèvres se posent doucement sur ta joue, c’est doux, c’est agréable. Tu sens tout à coup la chaleur émaner de ton corps, cela n'avait rien à voir avec les températures caniculaires auxquelles vous aviez droit depuis quelques jours. Non, là, c'était ton être tout entier qui se réchauffait alors que depuis plusieurs années tu étais mort et gelés à l’intérieur. C’était généralement l’alcool qui te faisait cet effet. Mais ce petit bout de femme, l’incarnation de la splendeur d’un mélange absolument délicieux entre l’occident et l’orient. La malice déguisée en candeur dans un regard, la douceur d’un baiser innocent offert dans les toilettes de l’école. Elle venait de marquer le début d’une histoire. Si l’on y réfléchissait bien ce n'était pas grand-chose finalement et pourtant, cela voulait déjà dire beaucoup.

Elle s’en va et tu te retrouves la… Complètement penaud comme un gros débile. Pendant un instant, l’envie de lui répondre que tu l'attendrais évidements fut immense mais tu ne pouvais pas. Parce qu’à la seconde où sa présence, son aura eu quitté la pièce, tu te sentis de nouveau terriblement, mal. Tu te dirigeas vers le lavabo où gisait précédemment son vêtement taché. Tu regardas le marbre sur lequel elle s'était appuyée en te regardant et tu te refaisais la scène mentalement. C’est délicieux et effroyable à la fois. La culpabilité te submerge. Tu avais laissé ta faiblesse prendre le dessus et si tu en avais eu l’occasion jusqu’où aurais tu été capable d’aller ? Aurais-tu brisé la promesse que tu t’étais faite à toi-même ? Pouvais-tu continuer de vivre ainsi… Complètement seul ? Il n'était pour l’instant pas du tout question d’amour mais … de désir. Parce que même si tu étais capable de te voiler la face, tu l’avais senti, le ventre qui se serre, les entrailles qui réclament la chaleur d’un être. Et si cela te mettait dans un tel état, c’était parce que sur le moment, tu en avais profité. Tu le sentais au plus profond de toi, sans vouloir vraiment l’admettre ou même l’accepter que ce fût déjà trop tard. Elle était rentrée dans ta tête et peut-être même bien plus profondément que tu ne voulais bien l’admettre. Et il ne s'était pourtant rien passé qui ne dépasse une quelconque limite. Tout ça n'était que dans ta tête.

Tu te redresses, passe un coup d’eau sur ton visage, tu te maudis de ne pas avoir de quoi te changer et tu te décides, perturbé comme jamais, que finalement, tu n’irais pas manger, tu n’avais pas faim… Ou du moins pas faim de nourriture.

((Ootd)) Les jours ont passé, la routine avait repris comme si de rien était. Et pourtant… Nena un prénom qui te revenait bien trop souvent à l’esprit, comme une douce mélodie que tu ne parviens pas à chasser de ta tête avant d’en avoir griffonner les notes sur un bout de partitions. Sans le vouloir, tu cherchais son visage partout sans vraiment le chercher, tu espérais inconsciemment la croiser au détours d’un couloir, mais ce ne fut pas le cas. Peut-être avais-tu rêvé ? Et si cette scène que tu te repasses en boucle dans ta tête le soir n'était en réalité que le fruit de ton imagination ? Cela expliquerait peut-être pourquoi elle te semblait si parfaite. Tu luttais pour t’en convaincre, car alors tu n’aurais rien eu à te reprocher. Mais tu savais que c’était réel.

En pleine période d’examen, ton esprit, par chance, était tout de même pris par d’autres choses, et c’était le cas ce matin, ton attention était complètement prise par les épreuves pratiques de la journée. T'étais fier de certains, déçu d’autre et pour le coup, tu ne pensais pas particulièrement à Nena , pas encore. La sonnerie retentit et alors que tu n’espérais pas la croiser pour le moment, c’est son petit minois que tu croises à la sortie de ta classe. Ton ventre se serre une nouvelle fois, tu avais tellement cherché son regard, tu t’étais tellement maudit de penser autant à elle que tu as de nouveau cette tête d’ahuri qui comprend rien… Ou qui ne veut pas comprendre. Tu lui souris tout de même, tu ne peux révoquer le fait que tu es content de la voir. Tu remarques ta chemise pliée soigneusement entre ses petites mains et l’image de ce tissu épousant la silhouette de son corps, l’ourlet emprisonné dans son pantalon, sur le bas de son ventre. L’image de son corps en sous-vêtement… C’était instantané et cela te retournait complètement. Mais tu ne le montres pas, tu restes décent.

Bonjour, comment allez vous ?

Tu restes si formel alors que dans ta tête, c’est un combat avec toi-même que tu mènes pour éviter d’essayer d’imaginer quel genre de soutiens-gorge elle porte aujourd’hui… Avec ce genre de pensée, t’es vraiment foutu.

Il ne fallait pas, je m’en serais occupé moi-même de cette chemise.

Ce n'était pas grand-chose , des comme ça, tu en avais au moins une vingtaine, de toutes les couleurs.

Je ne vous ai pas vu cette semaine…

Est-ce que tu sous-entendais que tu avais cherché à la voir ? Sans vraiment le vouloir, oui.

(( ootd )) Est-ce normal d’avoir le bas-ventre qui se serre à la simple vue de quelqu’un ? Allez savoir. Si elle craignait d’avoir peut être un peu trop fantasmé leurs retrouvailles de la semaine passée, Nena doit se rendre à l’irréfutable évidence : elle les a bel et bien… ces foutus, ces adorables et si chauds petits papillons au plus profond de l’estomac. Il aura fallu une micro seconde de Hyun Jae dans son champ de vision pour que cette sensation aussi chaleureuse que tortueuse revienne sans prévenir. Seulement, la belle ne montre rien de plus qu’un simple et joli sourire, comme si le volcan ne bouillonnait que de l’intérieur. Le calme avant la tempête. « Bonjour Oppa. » Se contente de répondre Nena de sa voix douce, n’ayant aucune crainte à encrer ses prunelles noisette dans celles de son bel ainé. Si elle parait posée, en elle c’est une toute autre chose. Les pensées ainsi que les émotions virevoltent dans tous les sens. Hyun Jae lui dit qu’elle n’aurait pas dû s’embêter avec cette chemise qu’elle tient toujours contre sa poitrine mais la rouquine n’écoute qu’à moitié ; bien trop occupée à maintenir ce contact si particulier entre leurs regards. Elle ne lui répond même pas, impudente, continuant à sourire discrètement. Cette foutue esquisse si solaire, qui dit tout et rien à la fois. Énigmatique.

N’importe quelle personne qui passerait près d’eux sentirait l’alchimie qui se dégage de leur échange. Fort heureusement, la plupart des élèves sont déjà partis déjeuner. Je ne vous ai pas vu cette semaine… Signale Hyun Jae, sans prévenir. Cette fois, c’est son sourcil qui se relève en même temps que ses lèvres s’étirant un peu plus. Est-ce que cela sous-entendait bel et bien ce qu’elle pensait ? Assurément. Nena n’est pas naïve. Elle sait quand quelqu’un était un minimum réceptif à sa personne. Après tout, ce genre de chose se ressent lorsqu’on sait y prêter attention. Et Miss Young sait se montrer lucide facilement. Parfois trop facilement. « Vous m'avez cherché ? » Demande-t-elle en penchant la tête, subtile et adorable à la fois. C’est soufflé, comme un secret. Un chuchotement malicieux. Il n’y a rien de niais ou d’aguicheur. C’est terriblement simple, honnête et attrayant. Elle n’attend cependant pas la réponse du jeune homme, suffisamment heureuse. Heureuse de voir que lui aussi, avait manifestement pensé à elle durant ces jours sans la voir. « J’aime beaucoup celle que vous portez aujourd’hui.» Explique la belle en désignant la chemise bleue et blanche de son ainé. Un compliment simple en apparence cachant sans aucun doute un sous-entendu plus profond et plus interdit. Qui sait, dans une toute autre situation, n’aurait-il pas envie de la revoir porter ses vêtements...?

Elle fait mine de réfléchir, de voir à quelle sauce elle risque de le manger s’il continue à être aussi attirant comme ça. Un petit rire finit par lui échapper. Aish. Foutues chemises lui allant si bien, qu’elles aillent toutes au diable… « Allons déjeuner. » Déclame Nena en reculant simplement pour l’encourager à la suivre. Manifestement, ce n’est pas une proposition et il valait mieux la suivre s’il voulait profiter cette petite heure qu’ils avaient pour eux. Mais plutôt que de prendre la direction du réfectoire, la rouquine – après avoir vérifié que la voie était libre – pousse une porte de secours et fait signe à Hyun Jae de ne pas poser de questions. Son index posé sur ses lèvres rosées se veut plus que convainquant. La porte métallique se referme derrière eux et ils se retrouvent dans la pénombre et la fraicheur d’un escalier que presque personne n’emprunte. Quatre à quatre, la belle monte les deux étages restants à la manière d’un enfant aussi enjoué qu’impatient. Une derrière porte s’offre à eux, celle menant au toit. Nena l’ouvre et invite Hyun Jae à découvrir l’adorable installation fraichement dressée avant de venir le voir. Une petite table avec deux chaises, un parasol, des boissons fraiches et un panier repas. Un petit pique-nique improvisé sur le toit, terriblement simple, sans fioriture et pourtant… chaleureux au possible.

« Que les choses soient claires : je ne fais pas ça pour tout le monde. J’ai deux excuses redoutables pour défendre ma cause, voulez-vous les entendre ? » Signale la rouquine aussi comique que charmante. Tout en faisant signe au jeune homme de s’asseoir sur l'une des chaises avec une révérence, Nena explique ensuite « Excuse numéro 1 : Il n’y a rien de pire que des écoles pour répandre des rumeurs. J’imagine que si on nous voit manger ensemble, ça risque de jaser. » Surtout avec les regards qu’on se lance parfois… Se retient-elle de dire, tout juste. Et on ne peut pas dire qu’elle ait tort. De plus, elle n’avait pas envie de le retrouver après tout ce temps sous les regards de tous. Elle voulait Hyun Jae rien que pour elle... juste un peu. « Après tout, je suis tout sauf fréquentable, une calamité même ! Votre popularité risque d’en prendre un coup si on vous assimile au démogorgon que je suis. » Ajoute-t-elle avec un humour redoutable, affreusement dans son élément. Young un jour...

« Excuse numéro 2 : Ma cliente la chemise ici présente - que je représente avec beaucoup d’intérêts - n’acceptera de revenir dans son placard initial qu’après un super déjeuner de retrouvailles. En tout bien tout honneur bien évidemment. Rien de romantique. Oh ça non, on ne se met pas à croire que je fais la cours parce que, hein... Le panier là, ce n’est pas pour le coté mignon, j’avais simplement peur que les mouettes viennent voler la bouffe. De vraies harpies, celles-là. » Nena déballe tout ça avec tant de dynamisme et de cynisme que son acting en devient délicieux. « Bref, j’espère que c’est compris ! » Le gronde-t-elle avant de fouiller dans le fameux panier pour ressortir pleins de petits plats maisons sentant divinement bons. Et une bouteille de soju qu'elle ouvre sans plus attendre pour les servir tous les deux. On ne va pas se gêner à mettre un peu d’ambiance. « Trinquons à ces retrouvailles du coup Oppa, pour honorer les souhaits de cette chemise visiblement bien exigeante. » Achève Nena en revenant observer Hyun Jae, une lueur aussi joyeuse qu'envoutante au fond de son beau regard. Elle lui fait aussi subtilement que définitivement la cours.

((Ootd))Tu ne rêvais pas, autant elle semblait vouloir se montrer désintéressée, autant le regard qu’elle ancre dans le tien en disait déjà beaucoup trop. Tu n’en étais pas encore certain, mais la belle flirtait avec toi. La vraie question à se poser, c’est pourquoi tu le lui rendais ? Pourquoi vous deux agissiez comme si de rien était alors qu’on fond le regard ne trompe jamais. Tu la regardes avec la même intensité, c’est plus fort que toi. Tu te retrouves dans la même position que la dernière fois à vouloir lutter contre une évidence venue de nulle part. Ses yeux sont magnifiques et tu pourrais te noyer dedans. Tu ne pensais plus du tout à l’image de la petite fille que tu traînais avec toi de temps en temps il y a longtemps, elle n’existait plus ou du moins faisait partie d’une autre réalité. La vérité actuelle était que tu te retrouvais à braver tes propres frontières à te laisser ressentir du désir pour une femme. Peut-être a-t-elle des pouvoirs magiques ? Et sa voix est douce, elle te met sur le fait accompli alors que c’est toi-même qui venait de te dénoncer. Tu romps le contact visuel et te grattes l’arrière de la tête un peu gêné, comme un enfant que l’on vient de prendre en flagrant délit. Tu rigoles bêtement.

On peut dire ça comme ça.

Tu avoues, mais la belle ne t’écoute déjà plus, ta réaction en disait déjà bien trop. Elle complimente ta chemise et tu souris, t’as envie de lui répondre que celle-là aussi lui irait sans doute à merveille, mais tu t’abstiens. Tu avais déjà la sensation d’aller trop loin ne serait-ce qu’en imaginant la demoiselle se balader avec tes vêtements alors tu n’allais pas non plus en rajouter. Pourtant, tu avais l’impression qu’elle y pensait elle aussi.

Vous étiez comme deux ados qui flirtaient pour la première fois de leur vie , maladroits, innocents et pourtant dans ta tête tu ne rêvais que d’une chose , tu n’avais plus ressentis ça depuis si longtemps. L’envie irrépressible de la dévorer. C’était extrêmement contradictoire la manière dont ce sentiment si agréable pouvait te rendre si mal à l’aise. Tu avais presque envie d’envoyer balader toutes tes convictions et toute ta fidélité absurde juste pour la voir se balader dans ta chemise, sans rien en dessous. Tu étais comme un vampire végétarien.

Elle te sort de ta tornade d’émotion… Excellente idée. Aller dîne, la proposition même qu’elle fait élégamment refusé une semaine auparavant. Tu ne lui en voulais pas du tout, mais tu constates que la métisse tient ses promesses. Tu lui souris sereinement.

Avec plaisir.

Tu n’as pas le temps de réfléchir plus que ça à l’endroit où tu aurais pu l’emmener manger, tu aurais pu lui faire découvrir un de tes restaurants préférés, ceux où tu ne mettais plus les pieds depuis longtemps par fautes d’engouement pour les sorties en solo. Au lieu de cela, tu la suis, sans vraiment réfléchir, très spontanément et avec l’impression que tu aurais pu la suivre n’importe où.

Sur le chemin, tu vois qu’elle emprunte un passage qui n’est pas forcément autorisé en dehors des situations d’urgence, tu la suis et tu souris. Pourquoi, alors que finalement tu ne la connais que très peu, cela ne te surprend pas ? Tu avais déjà bien compris que la demoiselle n'était pas spécialement conventionnelle. Mais tu n’étais pas prêt pour la suite.

Elle court presque dans l'escalier comme une enfant enjouée et tes poumons de fumeur ont du mal à la suivre, pourtant, tu la suis avec une excitation que tu ne comprends pas. C’était tellement soudain, tellement imprévisible et ça te donnait l’impression que c’était extraordinaire. Elle te communiquait sans prétention son éclat solaire et jovial. Tu n’y penses pas à ce moment-là, mais la seule personne qui avait été capable de le faire auparavant n'était plus de ce monde.
Une fois les deux étages montés, tu reprends ton souffle et en moins de deux il est de nouveau coupé. Tu es agréablement surpris de ce qui t'attend là-haut. C’était comme si on t’avait fait la surprise de t’emmener à Disneyland. Le vent frais te caresse le visage, tu admires la vue, tout Séoul en bas. Tu as l’impression d’être dans les nuages. Cette petite table avec juste deux chaises, une pour elle, une pour toi. Les boissons posées sur la table, elle venait tout juste de le faire. Tu ne bougeais pas, le cœur à deux doigts d’exploser et sans vraiment y penser, tu regardes le ciel. Était-ce un message ? Un signe ? Ta chère et tendre, t’envoyait-elle un ange pour remettre de la couleur dans ta vie ?
D’un éclat d’émotion, tu as envie de fuir, de partir. Et si tu faisais les choses mal ? Et si tu te retrouvais encore seul ? Tu respires un grand coup et te ressaisis… Allez Seo Hyun Jae , tu es bien trop dramatique. Profite de l'instant au lieu de remettre toute ton existence en question. C’était si beau, sans prétention, parfait. Tu n’étais pas prêt pour ça.

Tu n’avais encore rien dit que la belle se lance dans un monologue. Elle ne fait pas ça pour tout le monde ? Alors si tu n’es pas tout le monde, es-tu spécial pour elle ? Dans ton for intérieur, cette information te réjouit bien plus que tu ne l’aies voulu parce que sans vraiment t’en rendre compte, aussi breves qu'aient été vos retrouvailles, elle était devenue spéciale pour toi. Aussi rapide qu’un coup de foudre. Tu acquiesces, évidemment que tu veux connaître ses raisons. Elle t'invite à t’asseoir et tu ne résistes pas. Après tout, il fallait absolument que tu fasses honneur au privilège qu’elle t’offre.

Sa première excuse est plus que cohérente, elle a raison sur toute la ligne et tu acquiesces d’un sourire, tu croises tes jambes pour mieux t’installer et tu la regardes avec un regard si doux et attendris. Tu te rendais compte à quel point ce moment était précieux et figé dans le temps. U ne le méritait pourtant pas d’après toi, mais tu allais tout de même en profiter.

Effectivement, ce serait dommage que les trainee se fourvoient sur la nature de notre relation.

Mais quelle était la nature de votre relation exactement ? Elle continue et tu restes attentif. Un demogorgon ? Tu ne savais pas exactement ce que c’était, mais vu la consonance du mot cela ne devait rien être de charmant. Tu rigoles légèrement. Elle est vraiment adorable et charmante en même temps.

Imaginez-vous que je sois bien plus fréquentable ? Vous ne connaissez pas encore ma réputation. Je pourrais tacher la vôtre.

Tu rigoles de plus belles, mais de quoi elle parle ? Une chemise capricieuse et des mouettes cambrioleuses. Elle avait bien trop d’imagination et cela te plaisait encore plus. Après la Nena séductrice qui te vole ta chemise, te voila avec la Nena à l’humour boiteux. Quel mélange parfait. Heureusement que cela n'était pas une démarche romantique sinon tu n’aurais pas su ou te mettre.

Oui oui, c’est compris.

Et tu la taquines du regard, un regard rempli d’affection que tu ne contrôles pas. C’était rafraîchissant de se retrouver ici avec elle.
L’odeur des petits plats te fait perdre pied, tu n’avais plus eu la chance de déguster un repas fait maison depuis… Tu ne sais même plus quand. Quel bonheur. Et le Soju … Le bonheur décuplé. Tu trinques avec elle et spontanément, tu lui réponds avec la même voix chaleureuse.

À nos retrouvailles plus qu’original.

Ton verre cogne le sien, tes yeux à nouveau plongés dans son regard. Vous étiez hors du temps, isolé juste à deux. Tu faisais une petite allusion à la fois précédente, après tout, tu y avais tellement pensé.
Tu prends l’initiative de vous servir à manger, cela sentait si bon et tu avais si faim.

Bon appétit et sincèrement, merci.

Tu la remerciais pour le repas, mais aussi pour le fait qu’elle te faisait te sentir simplement bien. Encore une fois, tu prendras le temps de réfléchir plus tard. Tu ne faisais rien de mal en soit.
Tu goûtes à son plat et tu le trouves délicieux, un mélange de saveurs caractéristique de la cuisine maison.

C’est vraiment délicieux.

Tu mangeais avec le cœur, ton enthousiasme était presque démesuré. Et dans un petit élan de confiance, dans un flot de joie, tu ne finis pas la taquiner d’une simple phrase qui, dans ce contexte, pourrait tout changer.

Saviez-vous que le véritable chemin pour toucher le cœur d’un homme passe par son estomac ?

Un proverbe chinois que tu souffles d’une voix mielleuse juste comme ça, spontanément, sans véritablement peser les mots que tu emploies. Après tout, ton cœur était sensé resté intouchable. Mais tu ne parlais pas forcément de toi, pas explicitement. Tu te rends compte de ce que tu viens de dire et rigole un peu gêné.

Mais il n’y a évidemment rien de romantique ici.

Tu te justifies avec ses propres mots.

C’est vous qui avez tout cuisiner ?

Tu lui poses la question l’air de rien, pour rester dans la légèreté.