Who let the dogs out - event (Hae Soo)

((ootd)) Si t’étais à cette soirée, c’était pour te montrer, enfiler les fringues que t’aimais et prouver que t’aurais pu être mannequin si t’avais pas eu de cervelle. Encore un jugement absolument arbitraire sur des métiers que tu considérais comme des hobbies. T’avais un sacré problème d’égo et tu te permettais un peu trop souvent de penser que tu valais mieux que la plupart des gens que tu croisais. C’était ça le problème de fréquenter les établissements privés, de grandir dans une famille friquée. On t’avait laissé croire que t’étais au-dessus des autres. Et toi, t’avais besoin d’y croire pour ne pas te briser en mille morceaux. Pour ne pas faire face à la réalité. T’étais personne, t’avais des attirances que tu considérais comme déviante et par-dessus tout, tu te sentais très seul. Des faiblesses que t’autorisais personne à voir pour te protéger. T’étais un peu plus décontracté ce soir. Tu t’autorisais même à prendre un verre. Une exception à ton régime stricte que tu suivais scrupuleusement comme tes séances de sport. Derrière ton air assuré y’avait aussi un gamin terrifié. Un gamin qui avait peur d’être ignoré et de ne jamais être aimé s’il dépassait un certain poids. T’avais fait refaire ton nez parce qu’on t’avait fait une remarque. Une fois. Alors que t’étais même pas complexé. T’étais même pas intéressé par ce qui passait sur scène. T’étais un homme de lettre. La musique, c’était pas vraiment ton truc. T’étais surtout fâché que ta matière soit moins prise au sérieux que leurs cours de danse ou de chant. C’était logique, certes, mais toi, tu l’étais pas avec ta fierté mal placée. Tu serais mieux chez toi avec un bon livre dans ton canapé. Encore le genre de chose que tu faisais et dont personne n’était au courant. Tu voulais qu’on te voit comme un mec cool et tendance, pas comme un vieillard passionné par les histoires d’amour dramatiques. Tu quittais le bar pour essayer de t’approcher un peu de la scène et trouver une âme qui serait sensible à ton charme. C’était que t’étais en manque de compliment. Sur ton chemin, tu bousculais quelqu’un et tu perdais la moitié de ton verre. L’alcool éclaboussait une partie de tes vêtements. « Fuck. Tu devrais faire plus attention. » Bien sûr que non, c’était pas ta faute.