lonely child || Haeun

(( ootd )) || Après tes échanges par textos avec Su Ji sur l'identité de ton crush, ta cousine t'a obligé à passer à son agence pour en parler de vive voix. T'étais pas fan de l'idée, parce que t'es quand même pas à l'aise de parler d'un idol comme ça, même si t'as confiance en ta cousine, mais elle t'a pas tellement laissé le choix. Même s'il n'y avait pas grand chose à dire - vous ne vous êtes vus qu'une fois avec Jae Sung - tu es restée plus d'une heure à parler avec ta quasi jumelle, et l'après-midi est bien avancée quand tu quittes son agence pour retourner vers le parking où tu es garée, quelques rues plus loin.

Pour rejoindre ta voiture, tu dois traverser Cheonggyecheon, l'espace de loisirs aménagé autour d'un ruisseau, un lieu où la nature prédomine et où il fait calme. Tu restes sur le chemin pavé qui traverse l'endroit de part en part, mais quand tu entends une fillette pleurer sur le côté, ton instinct te pousse à t'arrêter pour voir de quoi il s'agit. Quittant le sentier, tu suis les pleurs jusqu'à trouver l'enfant qui les émet, assise derrière un arbre, toute seule. Tu regardes autour de toi, mais aucun parent ne semble veiller sur elle ou la chercher.

Bonjour ? Tu es toute seule ? Ta maman n'est pas là ?

Un peu surprise, la petite s'arrête de pleurer pour te regarder. Elle semble évaluer le danger que tu représentes et tu lui souris avec douceur, ne voulant pas l'effrayer et empirer la situation. Finalement, elle a l'air de décider de te faire confiance et secoue la tête.

J'étais pas avec Tonton Jun, aujourd'hui c'est Papa qui me garde !

Tu plisses les yeux, perplexe, mais te dis qu'elle doit certainement avoir encore du mal à parler et identifier les gens vu son âge. Après tout, tu lui as parlé de sa maman, pas de son tonton, mais ce n'est pas le plus important.

D'accord. Et il est où ton papa ? Tu le vois ?

La gamine secoue la tête, et tu regardes encore une fois autour de vous en quête d'un homme qui chercherait sa fille.

Tu connais son numéro de téléphone pour l'appeler ?

Disant cela, tu scrutes sa tenue, te disant qu'elle aurait peut-être un pendentif ou une gourmette avec un numéro de téléphone, voire une étiquette sur son sac à dos, mais rien. Quand elle secoue à nouveau la tête, tu soupires d'un air défait.

Bon, viens avec moi, on va le chercher. Je m'appelle Ji Su, et toi ?

Lui tendant la main, tu l'aides à se relever et la soulèves du sol pour la porter dans tes bras, puis commences à déambuler dans l'espace naturel pour chercher son père, en espérant qu'il ne s'agisse pas d'un cas d'abandon infantile...

(( ootd )) || T’avais pourtant décidé de faire une bonne action aujourd’hui, de récompenser les efforts de ta fille et la perte de ses rondeurs enfantines absolument immondes à tes yeux d’anorexique (absolument naturelle, elle grandissait en dehors du qualificatif bambin joufflu, tout naturellement) par une crème glacée au parc. Le hic, c’est que tu refusais de tenir sa petite main ronde et pestiférée (t’étais un brin germophobie et son côté aimant à microbe te rebutait franchement) et que tu étais loin d’être le plus attentif quand il était question de ton bien-être. T’avais arrêter de compter le nombre de fois ou t’avais espéré qu’elle disparaisse, c’est que ta fille, t’avais jamais voulu d’elle, et si sa crétine de mère était si déterminée à s’enlever la vie, t’aurais espérer qu’elle avorte avant les faits, ça t’aurait sauver d’une très épineuse situation et de la perte de ton statut prisée d’idole à succès. Mais aujourd’hui, tu voulais bien faire la paix avec Min Ha, parce qu’elle suivait ton pas trop rapidement sans râler, parce qu’elle était nettement moins chiante maintenant que tu l’avais confié à un ex-détenu comme nounou à temps plein et surtout, parce que quand t’avais cette poupée avec toi, t’attirais le regards de femelles attendrie, toujours très inconsciente de tes mauvais côté. Pour faire court : ta plus grande qualité (et la seule) c’était ta belle gueule.

Vous étiez dans un coin passant du parc quand tu lançais, à l’intention de ta fille, de bien te suivre parce que t’allais aller lui chercher une glace pour récompenser cette marche haute en brûlement caloriques. Tu te dirigeais vers le petit stand, sans valider qu’elle te suivait, et avec cette cervelle déficiente qu’était la sienne, forcément, elle repéra un papillon et se mit à le suivre vers le cœur du parc/forêt, pendant que tu passais commande. Une fois le fric échangé contre une friandise glacée acceptable, tu pivotais pour retrouver ta fille … qui n’était pas là. OK. Cool. Tu marchais un peu autour du stand, t’appelais vaguement son nom et après avoir gâché 2 minutes de ta vie, quand la crème glacée se mit à fondre sur tes doigts, t’abandonnais. C’était peut-être ENFIN ton jour de chance! On l’avait kidnappé, on te demanderait une rançon – ou pas - t’en était enfin débarrassé. Avec ta chance, elle reviendrait trottiner bien assez vite la gueuse. Tu profitais de l’accalmie pour profiter du soleil en posant ton royal postérieur sur un banc de parc alors que tu bouffais sa crème glacée comme le dernier des connards. Il faisait beau, les oiseaux chantaient, tout était magnifique ……. Forcément, ça ne durait pas. Tu remarquais non loin, une fille absolument canon en otage de la petite paume de ta progéniture. HEY MERDE. Plutôt que de te jeter vers elles pour jouer les pères exemplaire, tu te cachais derrière le banc de parc, dans l’espoir de voir Min Ha quitter pour une nouvelle famille. Un homme peut rêver?

(( ootd )) || La petite dans tes bras est assez bavarde maintenant qu'elle te fait confiance. Elle te dit s'appeler Min Ha, te donne son âge, te parle de son école, de sa "nounou" qui semble être un homme, de son tonton qui s'occupe beaucoup d'elle... Elle te parle plus de ces gens là que de son père, et quand tu lui poses des questions sur lui, elle n'a pas grand chose à te répondre. À vrai dire, tu finis même par te demander si son père est vraiment présent dans sa vie, ou s'il est un de ces types qui bossent tellement qu'ils ne passent pas de temps avec leurs enfants. Et qui les oublient dans des parcs...

Au bout de quelques minutes, tu la reposes au sol, son poids commençant à peser sur tes bras, et vous marchez main dans la main en cherchant son papa. Tu lui achètes une petite bouteille d'eau, parce qu'il fait chaud, et Min Ha semble se rappeler quelque chose : son père voulait lui acheter une glace quand ils ont été séparés. Ni une ni deux, tu prends la direction du stand de glace que tu as aperçu plus tôt, supposant que son père la cherche dans les environs. Tu dévisages tous les hommes que tu vois, jusqu'à ce que Min Ha pointe son doigt vers un banc. Tu ne vois d'abord rien puis, en te penchant à sa hauteur, tu aperçois des pieds et une silhouette cachée derrière le banc.

C'est... ton papa ? Tu es sûre ?

La petite hoche la tête avec enthousiasme, mais tu gardes sa main dans la tienne pour éviter qu'elle ne courre dans les bras d'un inconnu. Tu t'avances vers le banc pour le contourner et voir un homme qui se planque visiblement, et tu plisses les yeux. Min Ha, elle, est heureuse et l'appelle papa, donc tu n'as plus trop de doutes.

Vous avez perdu quelque chose ?

Ton ton est assez dur. À le voir comme ça, t'as pas l'impression que cet homme ne cherche pas vraiment son enfant, voire même qu'il s'en cache. Aurait-il fait exprès de la perdre dans ce parc ?

Vous savez, pour jouer à cache-cache c'est mieux quand tous les participants sont au courant...

(( ootd )) || T’avais jamais voulu d’enfants, ou de relation long terme à toute fin pratique, t’étais pas du genre à t’attacher ou à octroyer une quelconque petite parcelle de loyauté. T’étais froid, opportuniste et franchement, incapable de la moindre bribe émotionnelle, on t’avait cassé trop jeune, t’y pouvais rien. T’avais surtout aucune envie de changer. Et puis, t’étais pas SI socialement retardé, t’avais un ami, un seul dans cet univers bidon et le reste des enfoirés qui le composaient, tu les méprisais. Alors ton propre sang, cette fillette qui avait bousillé ta carrière étincelante et souillé ton nom de son existence, non, elle ne t’attendrissait pas avec ses moues prétendument mignonne et sa petite voix, tu l’aurais vendu si t’avais pu. T’étais au moins conscient de pas être fait pour ça, la paternité, c’était anormal non, de ne ressentir aucune bribe d’amour pour son enfant? Ça avait pas empêché tes parents de te garder en vie, c’est comme ça que tu justifiais le mur énorme que tu mettais entre vous deux. Mais dans l’immédiat, ta fille manquait à l’appel, et plutôt que de la chercher, t’espérais sincèrement ne jamais la voir rappliquer. Elle serait mieux à vivre comme un animal sauvage parmi les écureuil qu’avec toi de toute manière, t’étais lucide sur la chose. Alors quand ton rêve de liberté se faisait écrabouiller par le retour triomphant de ta progéniture au bras d’une femme un peu trop canon, t’avais que le réflexe de te planquer. Elle pouvait peut-être l’adopter cette gueuse, et t’en libérer? Pas de bol, le petit doigts du gnome te désignait et tu retenais ta grimace devant le « papa ». Tu détestais toujours autant ça. Pourtant, tu te relevais, avec ton air faussement prévenant, inquiet – un grand effort – alors que t’osais un : « Quelque chose… c’est le cas de le dire. T’étais passée ou Min Ah? » La petite se cramponnait à la main de son escorte en fronçant les sourcils, grognonne. Tu reposais tes prunelles sur l’inconnue, l’air soulagé. « Un très bon point. L’important c’est qu’elle soit de retour saine et sauve, à moins que vous ne veniez demander une rançon? » Que tu tentais, en plaisanterie. Mais ta fille, elle ne libérait pas sa sauveuse, et elle tentait même de marchander tes économies de sa voix aigue : « La glace !! Je veux la glace papa! » Et puis quoi encore? Tu mentais, effrontément sur la sucrerie glacé que t’avais bouffé d’un : « Ouai bah elle a fondue parce que quelqu’un a décidé de s’enfuir, j’y peux rien. » Oh la rage, dans ce petit corps, t’avais que le temps de reculé – habitué à ses assauts – quand la bête te décrochais un coup de pied dans le tibia, heureusement raté, dans un « T’ES PAS GENTIL!!! JE T’AIME PLUS!!! » alors qu’elle se dissimulait derrières les jambes désirables de la jeune femme dans un : « JE RESTE AVEC MAMAN !!! » Tu pouffais de rire, plus immature qu’une enfant de 3 ans et certainement plus con que le commun des mortels, tu pesais jamais tes mots. « C’est pas ta mère elle sera beaucoup plus difforme si elle t’avait portée! »

(( ootd )) || Face au père de la petite Min Ah, tu esquisses une moue assez perplexe. Cet homme est-il vraiment son père ? Il n'avait pas l'air de la chercher, pas inquiet le moins du monde, et son expression semble tellement forcée quand il se relève après que tu l'aies interpellé. À le voir ainsi, tu aurais plutôt cru qu'il se cachait d'elle et regrette que tu lui aies ramené, mais c'est peut-être ton côté trop protecteur qui parle ? Tu pinces les lèvres quand il parles à sa fille, son ton plein de reproches plutôt que de soulagement, et le comportement de l'enfant te confirme que quelque chose cloche. Un enfant normal se jetterait dans les bras de son père, non ? Alors pourquoi min Ah serre-t-elle ta main comme si sa vie en dépendait ?

Une rançon ? Pourquoi je ferais ça ?

Tu n'as pas kidnappé sa fille, c'est lui qui l'a perdue de vue, et il oserait dire que tu es la méchante dans l'histoire ? Tu fronces les sourcils, trouvant ce personnage de plus en plus désagréable et détestable. Si ton devoir légal n'était pas de lui rendre Min Ah, peut-être bien que tu la kidnapperais, en effet, pour son bien à elle. Avant qu'il ne puisse répondre, cependant, la petite réclame la glace que son père lui a apparemment promise. Et quand il lui explique, sur un ton fort peu affecté, que la glace a fondu, la petite laisse exploser une colère que tu n'as pas le temps de retenir. Tu manques de perdre l'équilibre quand elle fonce pour lui donner des coups de pieds, ta main toujours prisonnière de la sienne, mais te rattrape de justesse et la tires vers toi pour la calmer, ton autre main posée sur sa tête.

Tu ouvres la bouche pour sermonner le père, mais Min Ah te devance en hurlant qu'elle reste avec "maman", tout en se blottissant contre toi. Prise au dépourvu, tu baisses les yeux vers elle, désemparée, et t'apprêtes à lui expliquer que tu n'es pas sa mère quand l'autre le fait avant toi, déblatérant des propos déplacés.

Yah. Je ne vous permets pas de parler de moi ainsi jeune homme !

Tu le fusilles de ce regard que tu réserves aux trainees qui font trop de bruit dans ta bibliothèque ou aux gens qui s'en prennent à ta famille, celui qui te fait passer de jeune femme douce à dame qu'il ne faut pas emmerder.

Vous devriez mieux éduquer votre enfant, elle a besoin de beaucoup d'attention et de douceur à cet âge, pas de... ça.

Par "ça", tu désignes sa personne entière. Tu plains cette petite, obligée de vivre avec un père qui la néglige et la traite aussi mal. Et de ce que tu peux comprendre, elle n'a même pas de mère pour relever un peu la barre...