A side of ex with your latte? Ft. Akira

(( ootd )) ||Alors que tu t’extirpais des draps de ton ex-meilleur-petit-ami à l’aube, non sans lui laisser une incohérente petite note pour le remercier du gîte, de la douche la plus malaisante de ta vie, et du lavage de tes fringues souillées de son soda renversé, ça ne te venait même pas à l’esprit de l’extirper des bras de Morphée pour lui dire convenablement aurevoir. T’avais pas le temps, t’étais à la dèche, et si tu osais te présenter au boulot en regard, la jolie lieutenant Im ferait un porte-clé avec tes bijoux de famille, selon la légende popularisée par des collègues. Alors tu te contentais d’un vieux stylo à l’encre et d’un gribouillis stupide sur une serviette en papier rescapée dans un coin de la pièce, sur laquelle t’écrivais ton « poème » et ton numéro de portable, histoire de ne plus perdre contact avec Akira! Et comme t’avais peur que œuvre prenne le large vu la petite brise qui se dégageait de la fenêtre entre-ouverte, tu déposais le verre d’eau par-dessus, comme le dernier des abrutis, sans penser que ça ferait baver les chiffres et qu’à part « Daichi xxx » invitation à une nuit torride ou baisers chastes, il ne restait qu’une flaque d’encre sous l’humidité de la glace, quand enfin le maître des lieux s’éveillerait. T’y pensais plus, focussé sur ta journée de boulot, et ce n’est que le soir venu – et tous les autres du dernier mois – que tu te torturais l’esprit à savoir POURQUOI il ne t’avait pas texté? Est-ce qu’il était malade? Une idée paralysante, et nulle plus rassurante que celle de croire qu’il t’en voulait encore pour la rupture hâtive, ou pour le coup de coude involontaire sous sa douche, ou pour n’importe quel geste posé lors de cette petite fête en pleine ville. MERDE. Ça avait beau faire des semaines, t’étais scotché à ton cellulaire, anxieux, l’estomac en nœud, et totalement convaincu d’être en tords. Encore. Putain t’avais dormi – nu – dans les draps d’un mec (amicalement!) et tu savais ni son lieu d’emploi ni son numéro!? Est-ce que t’étais devenue une pute? Une créature à la cuisse légère? Ça se pourrait, t’avais déjà franchi les limites de l’hétérosexualité t’étais plus à un vice près … Et pour te changer les idées, t’avais donné rendez-vous à une nana du net dans un des jolis petits cafés de la ville. Enfin nana, elle était secrète sur son âge et t’avais pas vu grand-chose d’autre que sa collection de poissons mais vu le choix restreint côté meuf disponible, t’avais accepté de la voir en face. Résultat? En ce jeudi soir, tu te retrouvais assis dans un café charmant, en face d’une vieille qui pourrait très bien être ta mère, et qui n’arrêtait pas de te palper en parlant, elle et son abominable maquillage criard. Et ça, c’était encore plus discret (même orange fluo) que son décolleté plongeant. Merde. Ne sachant pas comment prendre la fuite, tu faisais signe au serveur d’approcher, ne réalisant pas qu’un changement de chiffre venait d’opérer et que l’âme innocente sacrifiée à votre table……. C’était l’enfoiré qui ne te rappelait pas. AKIRA. T’étais vraiment mature quand tu le fusillais de tes prunelle sombres, mais ton regard se transformait en supplication alors que le main flétrie de la fausse blonde trouvait ta cuisse sous la nape. SOS. SOS. T’espérais qu’il comprenne le code morse que tu lui imposais en clignant des yeux comme un cas d’asile.  

(( ootd )) ||T’avais du mal à réaliser ce qui s’était passé. T’avais d’abord cru que c’était un rêve quand tu t’étais réveillé seul dans ton lit. Mais il y avait son odeur sur ton oreiller. Daichi. Tu l’avais vraiment retrouvé. T’avais mis de longues minutes à comprendre pourquoi il n’était plus là. Est-ce qu’il s’était enfui parce qu’il n’avait plus envie de s’occuper de toi comme il l’avait déjà trop fait. Maintenant que  vous aviez eu une conversation plus sérieuse, il était probablement prêt à tourner la page. Sans toi. Tu savais même pas ce que t’attendais de lui. De vous. Il avait toujours été ton meilleur ami, et puis ton premier amour. T’avais toujours cru que tes sentiments étaient réciproques et t’étais pas prêt à entendre la vérité. Alors c’était probablement mieux comme ça. T’étais blessé au fond de toi. De ne pas avoir pu lui dire au revoir. De ne pas avoir eu la chance de sauver votre amitié. T’avais juste trouvé un papier mouillé et totalement illisible. Est-ce qu’il t’avait laissé un mot ? Tu soupirais déçu et frustré. Des sentiments que tu ressentais rarement. Tu te mettais jamais en colère, mais là, tu lui en voulais d’avoir disparu. T’avais aucun moyen de le contacter ni de savoir dans quel secteur de la ville il travaillait. T’avais fait qu’y penser. A ses yeux. A son sourire. A ses airs plus masculins. Tu l’avais trouvé encore plus beau qu’avant et ça t’étonnait pas vraiment. A l’époque, tu le trouvais déjà parfait. T’avais encore un tas de choses à lui dire. Est-ce qu’il croyait que tu voulais te remettre avec lui ? Est-ce que c’était pour ça qu’il t’avait ghosté ? Pourtant, tu lui avais rendu sa liberté et t’avais pas prévu de lui reprendre. Tu pouvais pas nier que tu t’étais senti soulagé quand il avait avoué être célibataire et vivre seulement avec son poisson rouge. C’était stupide. Vous n’étiez plus les mêmes. Il avait changé. Toi aussi. Surtout depuis que t’étais en rémission officiellement. Cette fois, t’avais envie d’y croire. T’étais un peu dépité quand tu prenais ton poste au café et que tu te dirigeais vers une table, verres d’eau à la main, pour prendre une autre commande. Tu figeais en te rendant compte que tu faisais face à Daichi. En plein rencard avec une femme bien plus âgée. Alors c’était ça son truc ? Les cougars ? Parce qu’elles avaient plus d’expérience ? Tu baissais les yeux sur la main qui agrippait sa cuisse. Si tu renversais ton verre sur son rendez-vous ce n’était pas pour l’aider mais simplement par…jalousie ? Tu l’assumerais pas. Tu te contentais de te fondre en excuses en t’inclinant jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans les salles de bain. Tu faisais claquer l’autre verre sur la table en lui lançant un regard assassin. « C’est pour ça que t’as disparu ? Pour draguer des filles de l’âge de nos mères ??? » Tu pouvais pas te permettre de faire une scène ici si tu ne voulais pas perdre ton boulot mais t’étais incapable de lui tourner le dos. Tu restais debout à le fixer en attendant une réponse sincère.   

(( ootd )) || T’étais plutôt prompt à changer d’attitude, lorsqu’Akira était concerné, ainsi donc, en dépit de ta rancœur face à son silence des dernières semaines (t’y reviendrais, tu lâchais rarement l’affaire, tenace comme t’étais), ton cerveau avait opté pour l’approche panique face aux attouchements de plus en plus déplacés de la mamie d’en face. T’avais jamais été très allumé, sentimentalement parlant, alors la jalousie du serveur, tu la voyais comme une hargne face à ce que tu subissais et sa maladresse, tu la pensais volontaire et salvatrice. Tu le laissais s’excuser sans tenter de défendre la vieille, et une fois seul en sa présence, tu levais timidement ta paume vers lui, comme quand vous veniez de gagner une partie à un jeu vidéo spécialement difficile, des années plus tôt, dans un : « High fi------- eh? » avorté. Tu baissais ta paluche, les sourcils froncés, alors que tu le dévisageais en tentant de comprendre le sens de ses paroles. Akira, il se mettait rarement en colère, et encore moins contre toi, tu voyais vraiment pas ce que t’avais fais de mal à cet instant précis! Cette femme de supposément 25 ans (clairement plut 52) t’avais aguiché avec la promesse de te montrer son aquarium, et après une interminable heure assis là, t’avais capté que le seul poisson en sa possession était un vieux tatouage dans un endroit intime! T’étais le premier choqué, finir en tête à tête avec une meuf de l’âge de vos mères étaient loin de figurer sur ton bingo! Tu croisais les bras, confus, blessé, alors que tu rétorquais au serveur. « Est-ce que t’es en train de me slut-shammer ?!! Je suis la victime là! LA VICTIME !! Y a aucune monde ou j’voulais me faire palper par l’âge d’or aujourd’hui !! J’vis un grand traumatisme là! » Un énorme traumatisme… heureusement que t’avais d’autres priorités, comme le fait qu’en dépit de ton talent très médiocre de frottage de cheveux, il n’avait pas daigné de rappeler! T’avais pourtant écrit sur la serviette en papier, que tu voulais plus le perdre… Est-ce que c’était à sens unique? Surement. Il t’avait même pas demandé pourquoi, quand t’avais voulu rompre des années plus tôt, t’avais clairement juste été une béquille de passage, un truc « facile et disponible », maintenant qu’il allait mieux, il n’avait certainement plus de raison de trainer avec toi. Personne pouvait vraiment accepter le crétin geek et maladroit que t’étais, à bien y réfléchir, Akira, il ne s’était coltiné que ta version enfantine avant de tomber malade, t’étais juste présent, s’il avait eu le loisir de sa magasiner un meilleur ami, il t’aurait certainement troqué. Cette réalisation t’faisais un pincement au cœur, parce qu’il avait compté pour toi, il avait été le centre de ton petit monde, la source de toutes tes questions, tes craintes … et encore une fois, il n’y avait que le silence pour les entendre. Tu pointais un indexe accusateur vers lui, t’en avais marre, d’être traité comme un enfoiré alors que tu l’avais fais, le premier pas, et que ça faisait DES SEMAINES que t’angoissais devant son refus de communiquer! Même ton poisson en pouvait plus de t’entendre soupirer. « Et puis genre d’où c’est moi qui aie disparu! J’tai laissé une note et tu m’as jamais rappelé! Je m’attendais pas à un bouquet de roses ou quoi mais genre, un texto aurait été bien! » T’avais un sacré problème avec SON silence plus particulièrement. Tu t’souvenais les interminables semaines ou il ballotait entre la vie et la mort, quand il était tellement défoncé aux médications qu’il ne pouvait même plus répondre, et toi… t’étais là, à essayer désespérément de réchauffer sa main inerte, à ravaler tes larmes. C’était une agonie, de le savoir près, si près …. Et inatteignable. T’avais jamais pu faire taire cette peur débilitante de le perdre pour toujours. Et à l’intention de ton rencard, comme si ça avait un poids, tu râlais un « En plus elle a même pas de poisson! »  

(( ootd )) ||T’avais pas à être jaloux. T’en avais pas le droit. Pourtant tu l’étais et tu te reconnaissais pas quand tu renversais volontairement ton verre sur la voleuse d’ex petit ami meilleur ami. T’étais vraiment en colère et déçu par son silence. Tu lui en voulais de ne pas t’avoir réveillé pour te dire au revoir ce matin là. Il avait sûrement un emploi du temps bien rempli, mais c’était pas une raison pour se montrer impoli. T’avais décidé de vivre comme tu l’entendais, et de ressentir les choses sans te brider. C’était nouveau pour toi, de dire ce que tu pensais vraiment. « Te quoi ??? » Tu comprenais rien à ses drôles d’expressions. Il les avait ramenés d’Amérique. T’avais essayé de les apprendre, mais t’avais passé plus de temps à te battre pour ta vie que pour t’amuser. « T’es venu avec elle ! Et tu la laisse même te toucher ! T’as vu tes gros bras ? Tu pourrais facilement la repousser si t’aimais pas ça. » C’était pas étonnant qu’il t’ait quitté si son genre de femme ressemblait à ça. Tu pouvais pas faire le poids. Est-ce qu’il avait déjà eu des vues sur ta mère ??? Est-ce que c’était pour cette raison qu’il était venu aussi souvent chez toi ? Non. Vous étiez trop jeune à l’époque pour avoir ce genre de pensées. Il était ton premier baiser Daichi. Le seul et l’unique. Tu te demandais avec qui il avait bien pu être durant toutes ces années. Mais ça te regardait pas, alors tu te contentais de le blâmer du regard pour son comportement indécent dans le café où tu travaillais. T’attrapais son index pour le baisser et qu’il arrête de te pointer avec. C’était pas toi le fautif dans l’histoire. T’assumais toujours tes fautes, mais celle là ? Hors de question. « Une note ? Tu veux dire le papier mouillé illisible sur ma table ??? » C’était ça qu’il avait écrit ? Son numéro ? Et pas une autre phrase de rupture ? « C’est toi le flic !!! Pourquoi t’as pas cherché mon numéro ? Tu dois bien connaître des gens capables de te le donner non ? » Tu te doutais bien que ça fonctionnait pas comme dans les films, mais s’il voulait vraiment te contacter, il aurait trouvé un moyen. Tu détestais être comme ça. Douter de lui. Te montrer aussi frustré. T’essayais de parler doucement pour ne pas te faire remarquer par ton manager et perdre ton boulot par la même occasion. « T’as qu’à aller à l’aquarium ou à la plage si tu veux voir des poissons. Plutôt que de… » D’aller à des rencards. « Laisse tomber. Tu veux boire quoi ? Et ta copine, elle voudra quoi ? » Tu passais nerveusement une main dans ta tignasse trop longue, alors que t’avais qu’une envie, le trainer dehors pour pouvoir l’engueuler correctement.  

(( ootd )) || Tu pensais momentanément que le barista t’avais sauvé d’une agression certaine en renversant son breuvage sur la cougar toute de rouge vêtue, tu réalisais devant son minois mauvais que tu t’étais gourré, qu’il n’avait pas plus de talent pour lire le morse dans tes clignements frénétiques que pour décrypter ce qui se tramait dans ton crâne quand tu t’noyais de ses silences. Alors tu restais là, profondément choqué qu’il tente de te faire porter le blâme pour les attouchements dont t’avais clairement aucune envie. T’aurais besoin de 75 douches chaudes pour effacer ses paluches de ta cuisses, et probablement plus quand t’aurais souvenir de ton ancien mentor et de ses genre « d’encouragements » tout aussi déplacés à l’époque. Bref, tu t’insurgeais contre la version « ta jupe est trop courte » que tu servais ton ex-meilleur-petit-ami dans un très pointu et exaspéré : « Ça va super bien me réussir si elle dit que je l’ai cognée !!! J’ai essayé de me trouver une urgence mais elle a failli pleurer !! C’est pas ma faute si elle m’agresse! » T’avais jamais su dire non devant des larmes, surtout les siennes. Et t’avais la mauvaise foi de prétendre que t’avais pas eu envie de ses lèvres timides sur les tiennes non plus, de ses étreintes … de cette première et seule fois, après que t’ais rasé ses cheveux pour la seconde fois. Tu pinçais les lèvres, ça au moins c’était vrai, t’avais pas vraiment voulu le toucher ce soir-là, parce que ça t’semblait final, définitif, et que tu voulais pas être hanté par sa chaleur quand il n’y aurait que sa paume glacée contre la tienne. C’était arrivé quand même, lui bouffé par la maladie toi, par tes questions que tu pouvais aborder avec personne … C’était plus simple de clamer que t’en avais pas eu envie, plutôt que d’assumer que t’avais perdu plus qu’un ami. Mais l’heure n’était pas aux vieilles rancunes, tu les avais enfoncées si creux dans tes songes que t’osais plus les visiter pour contrôler l’hémorragie sentimentale, tu préférais t’offusquer de son silence, et de ta mauvaise toi. Il te grondait, et tu prenais les nerfs en chuchotant agressivement tes réponses, piqué. « Illisible? Attends, j’écris pas si mal! T’as qu’à le dire que t’avais aucune intention de me rappeler! » T’avais pris bien soin de faire des chiffres lisibles pour être certain de ne plus l’égarer! Et il se foutait le doigt dans l’œil s’il pensait que t’avait pas TENTÉ de le traquer. Le truc … c’est que : « … La lieutenant Im a dit que c’est interdit … » et t’étais terrifié par les menace de ta boss, assez pour ne pas usurper la banque de donnée pour ton petit usage personnel. Elle était créative et imagées dans ses menaces, la Im, et t’avais aucune envie de crever sous couverture quand t’aurais enfin la chance de monter en grade. Tu baissais ton indexe juste parce que t’étais secoué de sentir ses doigts sur les tiens, ça t’faisait l’effet d’un choc électrique et tu devenais soudainement obéissant. T’avais toujours été plus costaud, mais gamins, c’était ce fourbe qui décidait de tout toi, t’étais juste trop heureux d’avoir enfin un ami. Ça aurait pu te détendre, mais quand il parlait d’aquarium, c’était plus fort que toi, ton visage se fermait entièrement et tes prunelles s’assombrissaient alors que tu les posais sur son visage fin avec une drôle d’expression. Tu contrôlais pas tes mots dans un : « C’est toi, qu’étais supposé venir à l’aquarium avec moi … » qui sonnait plus triste et agonisant qu’accusateur. T’y étais pas allé depuis tes quinze ans. Depuis votre amitié. Il l’avait promis, de t’amener voir les poissons exotiques dont t’étais mortellement fan, de sortir de l’hôpital pour cette journée spéciale, même ses parents étaient d’accord si c’était que pour quelques heures et qu’il prenait sa chaise roulante au cas où! Au lieu de ça, t’avais trouvé son corps pâle et végétatif, une de ses pires rechutes, des semaines sans savoir s’il s’en sortirait … t’avais plus jamais demandé, convaincu que c’était ta mauvaise idée qui avait causé son énième flirt avec la faucheuse. Tu mettais une distance entre vous, pas ne pas rouvrir ces vieilles chimères, mais à la mention de ta « copine » tu te refermais entièrement dans un : « Ma copine, elle est morte. » alors que t’extirpais un billet de ta poche et que tu le déposais sur la table pour payer les consommations que t’avais pas prise. Tu le regardais même pas, tu marmonnais un : « Tu sais quoi, gardes la monnaie. » avant de te tirer vers la sortie sans attendre ta « date ». Et tu mentais un : « J’ai une urgence. » pour couvrir ta fuite. T’étais doué pour ça, la fuite.